Attack & Release par bisca

Ike Turner a bien fait de mourir. Parce que, selon toute vraisemblance, c’était une bonne vieille raclure. Et parce que l’album qu’il se préparait à enregistrer avec The Black Keys ne casse pas trois pattes à un canard (ni même à une souris nonobstant la présence de Danger Mouse à la production tout en handclaps). Oh, rien de honteux pourtant sur ce cinquième album. Simplement une collection de blues songs sans grand éclat qui respectent les codes du genre comme on cire des pompes déjà bonnes pour les ordures. Si les fans des débuts enragés du tandem américain regretteront l’élégante mollesse à l’œuvre ici, ses habituels détracteurs y trouveront peut-être même leur compte. On retiendra surtout la voix toujours bien burnée de Daniel Auerbach (un Remember When B sacrément troussé et le refrain très Gnarls Barkley d’Ocean & Streams), le riff à la Latin Simone (Gorillaz) de Lies, la chouette ouverture All You Ever Wanted et le douloureux duo final avec Jessica Lea Mayfield. Ni plus, ni moins. (magic)