Après 7 ans d'absence Jamiroquai est enfin de retour, le groupe nous avait laissé avec un Rock Dust Like Star lisse et désincarné montrant également leurs limites quant à rester sur le devant des charts, on croyait Jay Kay résigné, mais il n'en est rien. En septembre 2016 l'annonce d'un nouvel album tomba dans une certaine indifférence, promesse en l'air ? Ultime et vaine tentative de redorer sa crête d'Iroquois ? Trop peu d'informations pour garantir quoi que ce soit. Puis le marketing se mit doucement à faire son oeuvre pour attiser la curiosité des fans du Space Cowboy, avec notamment la parution de deux singles sur la toile, Automaton titre éponyme suranné et faussement moderne peu convaincant, et Cloud 9 aux airs funky nostalgiques largement plus rassurant, à savoir quel chemin prendrait cette dernière fournée.
Automaton mise d'entrée sur le registre électro-funk avec une alchimie entre beats binaires, synthés oldies et robotiques, lignes de basse entêtants, riffs électrisants et violons disco, accompagnés par le flow inimitable de Jay Kay, en fait la quasi intégralité de l'album restera dans cette démarche retro-futuriste, mais avec une volonté claire : un retour aux fondamentaux (surtout Synkronized et A Funk Odyssey) et remplir le dance floor. Et autant le dire franco Jamiroquai n'a pas pour ambition de fournir un opus révolutionnaire en terme de création/écriture mais bien de mettre à jour le logiciel du groupe en capitalisant sur ce qui a fait leur renommée, avec un rythme dansant du début à la fin, vous ne retrouverez pas de titres intimistes ou de slows, le choix est de nous faire remuer la tête frénétiquement sans interruption, et ça marche !
En gros l'album cherche surtout a raviver la flamme de sa fanbase déçue par leur période de disette créative de la seconde partie des années 2000, Jamiroquai ne veut plus s'éparpiller ou chercher à faire du neuf, il assume clairement son parti pris, quitte à ce que la nouvelle génération n'y trouve pas son compte, qui peut s'apparenter à un choix à double tranchant, à confirmer cependant. Personnellement en tant qu'amoureux du funk sous différentes formes, des classiques 70s aux revivals récents en passant par la pop 80s ce disque m'a comblé, sans forcément me transcender, peut-être un brin sur-produit et sans gros potentiel tubesque comme d'antan, juste très agréable et entrainant.
Pour son retour Jamiroquai signe donc un album généreux qui ravira sans aucun doute une bonne partie de ses fans ainsi que les partisans du disco-funk et des tonalités rétro-futuristes, musique idéale si vous aimez bouger votre boule sur la piste ou comme moi prendre votre pied à l'écouter avec les basses à fond, tranquillement. Évidemment le public plus ou moins réticent au groupe ou résolument attaché aux standards resteront insensibles, car il ne faut pas se le cacher Automaton est un pur disque de production, on passe l'éponge ou pas, de mon côté je ne me suis pas posé la question durant cette écoute, j'ai simplement laissé toutes mes considérations critiques pour prendre cette vague Superfresh dans les oreilles, et quel plaisir !
Come back réussi.
Écoutez l'album