Vendredi, jour des sorties, je n'ai d'yeux que pour Fishbach et son deuxième album.
Quel plaisir de retrouver cette artiste que nous avions perdue d'écoute pour mieux la retrouver avec nos yeux dans la série Vernon Subutex et dans le film Teddy. De peur d'en découvrir trop d'un seul coup, je n'ai pas écouté un seul des singles pré-album. J'étais donc plus que prêt ce matin pour découvrir le deuxième requiem de la chanteuse française.
La première écoute prend l'effet d'une vague pop et rétro qu'on prendrait de plein fouet sans essayer de se débattre. Les synthés multicolores et cette voix suave et lancinante offrent aux textes tout l'espace et la liberté de nous raconter de très belles histoires.
Qui l'un pour l'autre est la menace / N'a rien qui vaille / Te voir tout l'temps ça me contracte / Mais je bataille
C'est à la deuxième écoute qu'on réalise que toute cette féerie et ces paillettes pop ne sont que la face voyante de l'iceberg. Sous ces rythmiques entrainantes et ces effets sonores parfois trop poussifs se cache une sensibilité musicale pleine d'émotion et de finesse. Le morceau "Quitter la ville" en est la preuve : une guitare et une harmonie vocale suffisent à Fishbach pour nous dévoiler tout son talent.
Lorsque je lance la troisième (et loin d'être la dernière) écoute, je me sens obligé de comparer cet album à ses prédécesseurs, ses inspirations. On y retrouve Sanson, Ringer, Daho ou encore Darc. Ce mélange onirique de new wave et de pop usée jusqu'à la moelle aurait pu me décevoir, voire me dégouter dès le premier morceau. Ce n'est pas le cas. L'artiste arrive non seulement à calibrer ses créations musicales entre inspirations passées et folie artistique présente mais elle nous offre surtout une multitude de genres musicaux qui s'allient parfaitement à la tristesse de certains textes et à la rage de certaines chansons.
On sort de cet album avec un sourire malicieux et une envie de prolonger l'expérience dans un cadre live plein de néons et de poussière dorée.