Un disque qu’il est bien brave
Cela fait déjà trois ans que l’on a découvert le groupe Irlandais Villagers avec un premier album très réussi qui leur avait permis de se faire un nom et d’être nominé au très prestigieux Mercury Prize. Entre temps, Conor O'Brien, compositeur et parolier, à tourné à n’en plus finir, a fricoté le temps de quelques chansons avec Charlotte Gainsbourg et a eu une panne d’inspiration. Incapable d’écrire quoi que ce soit de potable, le jeune Irlandais est donc allé voir ailleurs et a profité d’être au chômage forcé pour se plonger dans l’électro de Détroit ou même de Plastikman (genre).
Désireux de ne pas se répéter, Conor O'Brien tente alors d’insuffler à son folk des sonorités électroniques qui l’ont bercées depuis des mois, en vain. L’effort est louable mais le résultat s’avère trop timide et trop peu maîtrisé L’apport des machines se limite finalement à quelques boucles simplistes et peu inspirées survenant le plus souvent à la fin du titre histoire de conclure sur un final épique. C’est d’ailleurs une des nouveautés regrettable de {Awayland}, dans cette volonté d’offrir un disque plus grandiloquent, les montées semblent systématiques, les artisans folk se transforment en une machine bien huilée qui laisse peu de place à l’étonnement. Pour un album qui se veut surprenant, c’est tout de même ballot.
Heureusement Conor O'Brien sauve le disque du désastre par une écriture de haute tenue et même quand il y a un passage à vide, chaque titre possède un refrain, un couplet ou même un pont qui vous pousse à réévaluer {Awayland}. Il y a suffisamment de moments lumineux pour apprécier ce disque sans se sentir floué par un artiste rangé par le passé dans la case "promesse".
{Awayland} manque d’audace, d’ingéniosité, de finesse mais Conor O'Brien confirme étrangement son talent de songwriter par le simple fait qu’il est encore capable de nous transporter le temps de quelques titres.