Aaaaah, Halsey. Enfin de la fraîcheur. Enfin de la pop que j'aime, un brin teenager, avec une voix qui a sa p'tite particularité sans pour autant enchaîner les prouesses vocales et des mélodies que l'on retient et que l'on veut entendre encore, encore, et ... Oh, bah encore une fois, par folie, et pour que ça s'ancre quelque part dans notre crâne, histoire d'immortaliser la rentrée qui s'étire doucement.
Et les paroles, les paroles. Tumblr s'en est déjà emparé, voyez-vous. Tumblr grâce à qui j'ai découvert cette chanteuse fabuleuse - quelle rime pourrie, mais il est vingt-trois heures, m'voyez - via le clip lesbiano-japonais qu'est "Ghost".
"My ghost, where'd you go ? I can't find you in the body sleeping next to me.
My ghost, where'd you go ? What happened to the soul that you used to be ?"
"Ghost", premier coup de coeur. Et retentissant, avec ça. Une chanson tellement courte que, forcément, on l'ingurgite en boucle sans vraiment la digérer. Une mélodie tellement mélancolique que des larmes froides poussent aux commissures de nos paupières. On en a tous, un fantôme, qui n'existe que parce qu'on le laisse nous hanter.
Une fois que j'en ai eu marre de "Ghost", je me suis enfilée tout l'album. Et là ... "Hold me down", "Haunting", "Strange Love", "New Americana", "Colors", "Young God", et j'en passe, tout m'a émerveillée. Il y avait, dans tout l'album, une linéarité évidente, mais aussi une fraîcheur et une richesse de sons, de mélodies et d'ambiances que l'ennui n'avait pas le droit de se pointer. Non, Ennui, dégage, allez, va jouer plus loin, genre près du nouvel album de Miley.
Dans "Badlands", la voix d'Halsey coule, glisse, ricoche, brille, se trémousse et caresse et blesse un peu, quand même. Elle est neuve et pleine d'une énergie qui manquait à mes oreilles. On fredonne facilement chaque petite mélopée, en remuant les épaules et le bassin, en fermant un peu les yeux, et en laissant les paroles se connecter à nos souvenirs.
"You wanna go to heaven but you're human tonight." (Young Gods)
"We are the new Americana / High on legal marijuana." (New Americana)
"We wrote a story in the fog on the window that night." (Strange Love)
"You're ripped at every edge but you're a masterpiece." (Colors)
"My demons are begging me to open up my mouth / I need them mechanically make the words come out." (Hold Me Down)
... Et j'en passe (à nouveau).
"Badlands" est un recueil de petites citations de ce genre - celles qu'on aime dans la pop, celles qui manquaient à nos bouches en mal de poésie contemporaine. C'est, sincèrement, de la pop que j'aime : mélodieuse et fraîche, capable d'éveiller des sentiments éteints et de me transformer en adolescente qui passe tout son temps à visser ses écouteurs dans ses oreilles.
Je vais l'écouter. Et encore. Et, je pense, encore. Jusqu'à ce que chaque morceau de mon corps le mémorise.