Banks
6.7
Banks

Album de Paul Banks (2012)

3 ans après Julian Plenti Is… Skyscraper, Paul Banks, chanteur du génial groupe new-yorkais Interpol, a décidé de laisser de côté son nom scénique Julian Plenti (utilisé dès son arrivée dans Big Apple) pour redevenir Paul Banks, dans la vie comme sur scène. Avec son nouvel album solo intitulé Banks, Paul nous offre un disque sobre indéniablement marqué par sa patte, de la pochette (un immeuble en construction pris en photo par Banks himself au Panama) jusqu’aux titres.

Alors non, Interpol n’est pas mort et c’est tant mieux. Le groupe prépare d’ailleurs une tournée pour l’année prochaine et un nouvel album pour 2014. Sauf qu’Interpol, c’est aussi Daniel Kessler (co-leader et guitariste) qui écrit toutes les chansons de la formation américaine selon le schéma établi par les membres du groupe. L’activité solo du chanteur apparaît donc comme une évidence. Lui qui avait écrit Hands Away sur le premier album d’Interpol garde ses compositions au chaud pour les ressortir de temps à autre en tant que Julian Plenti ou Paul Banks. Vous suivez toujours ?

L’épopée solo de Paul Banks est également caractérisée par sa prise en main de tous les instruments, exceptions faites de quelques parties de batterie, à l’instar d’un Damon Albarn avec Gorillaz. Sur ce nouveau disque, Paul Banks s’affiche en artiste multitâches même s’il sera secondé par d’autres musiciens pour sa future tournée de 2013. Avec ses projets solo, l’Anglais natif de l’Essex, s’offre une liberté artistique équivoque qui fait plaisir à voir et à entendre. Dégagé de ses attaches avec Interpol, Banks livre au public ses propres compositions. La voix si singulière de l’artiste se reconnaît parmi 1000 autres, même si dernièrement, Tom Smith d’Editors, nous a fait douté plus d’une fois tant les timbres de voix des deux Anglais se confondent. Paul Banks sublime ses compositions grâce à sa voix rauque et puissante qui rappelle presque un fumeur de longue date. Philosophe dans l’âme, Banks est un érudit qui cultive son savoir par la musique. Chaque interview, ou presque, du bonhomme semble finalement très introspective, le New-Yorkais d’adoption se confiant souvent sur sa carrière musicale sans langue de bois.

Avec son nouvel album solo, Paul Banks dégaine 10 cartouches proches du son d’Interpol. Lui qui explique humblement ces similitudes par le fait qu’il a pris le (bon) pli d’Interpol évoque néanmoins une réelle approche personnelle qu’il n’a pas forcément avec la formation américaine. "J’ai toujours aimé jouer des rôles : The Base ou I’ll Sue You sont ainsi purement imaginaires. A côté de cela, certaines chansons me racontent plus, comme Over My Shoulder ou Young Again. Il en va de même dans Interpol, où le “je” est parfois “moi”, mais pas toujours. De la même façon que le “lui” peut parfois être “moi” ! Mais personne ne sait vraiment ce qu’il en est, et c’est très bien comme cela."

La première cartouche, The Base, est assurément l’une des plus convaincantes. Le titre à la rythmique très entraînante assure à l’instar d’Over My Shoulder dont l’intro rappelle vaguement la géniale chanson Evil de l’album Antics d’Interpol. Deux très bons titres pour nous mettre en appétit.

En fait, tout au long des 10 titres, Paul Banks navigue entre son univers (Arise, Awake, Young Again, I’ll Sue You, Another Chance) et celui d’Interpol (The Base, Over My Shoulder, Paid For That ou No Mistakes).

L’album de l’Anglais, tantôt doux, tantôt fort met tout autant sa personne en avant que son groupe de toujours dont l’influence se ressent peu ou prou dans presque tous les morceaux du trentenaire hormis Lisbon, entièrement instrumental mais un peu déconnecté du reste du disque.

Pour son retour en solo, Paul Banks nous offre un disque sans fausses notes donc, pas exceptionnel certes mais qui mérite d’être écouté, surtout si vous êtes un amateur d’Interpol. La ressemblance avec certains morceaux de l’autre vie de Paul Banks est frappante même si ce dernier ose également s’aventurer sur un terrain plus glissant à travers quelques titres très intimes et très différents de ceux qu’on lui prête habituellement. Pour vous faire une idée, vous pouvez retrouver tout l’album ci-dessous. Quant à Paul, il est également trouvable sur Facebook. Sachez enfin qu’il ne fera qu’une seule date en France, le 11 février prochain à l’Alhambra (Paris) avant un prochain retour avec Interpol !
alfextra
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le 3 nov. 2012

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Micaca
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