On penserait au blues et à la country ici comme les nuances dominantes, mais ce serait légèrement aller dans la facilité à l'abordage de ce Bare Bone Nest. Parce que 22-Pistepirkko a pondu un disque tout aussi varié que le successeur Big Lupu
La tracklist de ce troisième album sinue entre des titres de quiétudes et d'autres plus énergiques voire plus agressifs. Ici, une des particularités est que la guitare de PK Keränen se montre plus abrasive, relevant au tabasco la plupart des morceaux comme ce "Frankenstein" d'ouverture, ou plus loin un "Bare Bone Baby" tranchant jusqu'à l'os et pour finir, le capharnaüm bruitiste de l'instrumental "Bar Bone Nest". "Don't Play Cello" sonne comme un rappel au tonique album The Kings Of Hong Kong, quand "Young Mine Blues" réveille un fantôme boogie s'il n'est pas punk comme pour le fou "Save My Soul". En parlant de fantôme, l'esprit d'un indien semble surgir au détour de "Round Table Blues", autre instrumental amenant l'auditeur dans une strate chamanique. 22-Pistepirkko a aussi le don d'instaurer du climat improbable, comme de concilier de manière édifiante un marécage brumeux d'un bayou avec du froid polaire qu'insuffle un effet de vent au passage de "Shot Bayou".
Il est chaud ce disque ! Il est fou, il est hanté et il est électrisant !