La Bande des Rebelles du Moto-Club continue son équipée sauvage tranquillement ... Ben oui, mais le problème, c'est qu'on commence à bien (trop) les connaître, et ils ont beau être talentueux à souhait, ils ne se renouvellent pas beaucoup, ou plutôt tournent en rond ... La plupart des morceaux de ce BTDT sonnent ainsi comme une resucée des deux premiers albums, et une grande partie ne ressort pas du lot.
Le gros problème de cet album, c'est qu'il arrive après des prédécesseurs de génie. Et, dans leur genre, il est à craindre que les BRMC ne réussiront plus le tour de force des deux premiers opus. Ils avaient eu l'audace de se payer l'album totally folk Howl, et Bon Dieu grand bien leur en a pris, c'était pile au bon moment ... Mais pourquoi faire marche arrière ?
LE point positif de l'album, c'est le morceau-titre, en ouverture ... Un titre parfait, qui rappelle énormément les origines brianjonestownmassacriennes de Peter Hayes, une vraie merveille de son psyché-crado-lancinant. D'autres pépites viendront émailler l'album, comme Conscience Killer (revival en mieux maîtrisé de Six Barrell Shotgun, sur le deuxième album), la somptueuse Aya, la ballade The Toll (duo bien ficelé), Shadow Keeper (avec son pont oasisien), Long Way Down (le traditionnel morceau lennonien), et l'outro progressive Half-State. Mais là,encore, on remarque que la construction du disque reste la même que pour les albums précédents.
Et d'autres titres sonnent horriblement creux, sans cette flamme qui caractérise le groupe, l'énergie "démoniaque" que nous promettait le titre de l'album. Par exemple Bad Blood, la chiante en diable War Machine, River Styx (bien trop convenue), Mama Told Me Better (idem), Sweet Feeling (qui sonne comme un morceau trop mauvais pour avoir été inséré dans Howl).
En définitive, un album que l'on ne peut pas qualifier de mauvais de par la qualité d'une bonne moitié de ses titres. Mais qui semble enliser le groupe dans une routine rock n'roll. La route devient monotone, et c'est souvent de mauvais augure.