Monsieur Lazhar par SidSideOut
Un film qui se veut, je pense, sans grande ambition. Joli et simple. Et parfois, ça fait du bien, une petite oasis de douceur dans un paysage cinématographique souvent tourmenté et sauvage.
Ici, point d'effets spéciaux, pas de courses poursuites, pas de flingues, pas d'intrigue tarabiscotée, juste un Fellag très convaincant par sa bienveillante gravité teintée d'un petit brin d'humour, et des enfants qui jouent juste (rare !).
Le film distille ses thèmes sans brutalité, évoque joliment l'exil, l'appréhension de la mort par ces enfants finalement à peine nés, et le sentiment d'absurdité devant des normes sociétales en pédagogiques gangrenées par un principe de précaution paranoïaque (là encore, Fellag très à sa place dans le rôle de l'enseignant attaché aux "vieilles valeurs" sans verser dans la ringardise).
A l'inverse des larmoyants "Choristes", "Monsieur Lazhar", par sa délicate retenue, ne sombre jamais dans le pathos. Je lui reproche en revanche une approche parfois trop "téléfilmesque", essentiellement en première partie de film : on craint pendant une bonne demi-heure d'assister à une version ciné de "L'instit" Gérard Klein.
Le réalisateur (que je connaissais absolument pas) réussit une jolie fin, ce qui n'est pas évident dans ce genre, ultime petite pirouette de l'attachant Bachir Lazhar.
P.S. Avec l'accent québecois en valeur ajoutée sympa.