Le réalisateur de Congorama retrouve les salles obscures après 3 ans d’absence avec cette fois-ci un film sur le thème du deuil. Adapté du livre éponyme écrit par Evelyne de la Chenelière, M. Lazhar a été nominé aux Oscars 2012 dans la catégorie meilleur film étranger. Est-ce pour autant un gage de qualité ?

En cette période de rentrée scolaire sortir un film sur l’école n’a rien de très original dans la démarche. Pourtant, M. Lazhar suscite un intérêt particulier puisque nominé à l’Oscar du meilleur film étranger en 2012, le film de Philippe Falardeau étonne grâce à son contenu bien plus profond qu’une simple façade sur le système scolaire.

Dès les premières minutes du film nous sommes directement plongés dans un drame fort et percutant. Deux petits enfants découvrent le corps sans vie de leur institutrice, pendue dans une salle de classe. En abattant directement la frontière entre l’innocence de l’enfance et la douleur humaine, Philippe Falardeau franchi donc ce délicat pas d’une manière brutale et forte. Très loin d’être dérangeant, cette volonté est complètement assumée et assure au long métrage du réalisateur québécois de ne pas tomber dans des clichés pourtant prévisibles avec ce genre de film.

Outre le thème général de l’école, le film de Philippe Falardeau captive par son approche du deuil chez les enfants, élaborée d’une manière affective mais difficilement supportable que ce soit pour eux mais également pour nous, spectateurs. A travers cette histoire, tous les acteurs apportent un jeu fabuleux et convaincant. Mention spéciale pour Sophie Nélisse, la petite Alice, qui joue avec une maturité déconcertante.

On regrettera peut-être que certaines histoires parallèles soient légèrement sous-exploitées, faisant ressentir un petit manque de profondeur à certains moments. Globalement, c’est la durée trop courte qui fait office de seul véritable défaut à M. Lazhar

Sensible et généreux, M. Lazhar captivera avec certitude une audience large en cette période de rentrée scolaire. Menés par des acteurs extrêmement talentueux, le dernier film de Philippe Falardeau est une leçon de poésie et de partage qui fera, sans aucun doute, ressortir votre grande sensibilité.
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le 7 sept. 2012

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