Les enlèvements d'enfants, c'est pas marrant.
Cela faisait longtemps que Brad Anderson n’avait pas touché les écrans de cinéma, 8 ans exactement. Depuis The Machinist en 2005, le réalisateur américain a sorti deux DTV mais aucun film en salle. Chose désormais rétablie avec la sortie de The Call, un pur thriller sous fond d’enlèvement d’adolescents.
Il faut reconnaître que The Call a de nombreux atouts à son actif. En premier lieu, l’originalité de mettre en plaque tournante du film le fameux call center du 911, le service d’urgence aux USA. Rarement exploité au cinéma, ce lieu est à la base de l’intrigue et permet de développer avec une bonne cohérence les évènements qui suivent. Partant de cet intelligent point de départ, le suspense que va instaurer Brad Anderson est bon et efficace. Les péripéties de la jeune Abigail Breslin dans le rôle de Casey Welson se suivent avec envie et avec une petite pointe d’enthousiasme. De manière plus nuancée, le jeu de l’acteur Michael Eklund qui tient ici le rôle de Michael Foster est moyen. A vouloir mettre trop de précision dans son personnage de psychopathe, il ressort par moment du sur-jeu un peu désagréable.
Pourtant, tout n’est pas rose dans l’univers du cinéaste américain. The Call est un film qui, plus le temps passe, se relève loin d’être subtil. On pourra facilement mais justement lui reprocher d’accentuer les effets insupportables instaurer aux protagonistes comme lorsque qu’Halle Berry se retrouve déboussolée dans le centre d’appel d’urgence. Ce défaut caractérise à lui seul l’envie de Brad Anderson de brader son œuvre et d’offrir un film loin de l’exigence –toutes proportions gardées- qu’il a pu avoir sur The Machinist.
Malheureusement, les choses ne s’arrangent pas. J’étais en colère au cinéma de voir le personnage d’Halle Berry se transformer en statut d’héroïne qui sort de nulle part. Il faut vraiment arrêter avec cette manie de tout vouloir régler de manière simple et tellement prévisible. J’ai directement pensé au film Disparue de Heitor Dhalia sorti en mai dernier tant le traitement est le même : l’héroïne termine par prendre en chasse elle-même son affaire et la résout d’un coup de baguette magique. Ce tournant ruine complètement le film et le travail que Brad Anderson avait si bien amené.
Film au suspense léché mais à la fin désastreuse, The Call a clairement été gâché par son réalisateur Brad Anderson qui avait pourtant le pouvoir pour amener avec intelligence ce projet. Dommage.