Cinéaste très intéressant principalement connu pour son étrange "The machinist", Brad Anderson tape cette fois dans le pur thriller conceptuel, nous dévoilant ce qui se cache derrière le fameux 911.
Dans les années 90, "The call" aurait sûrement connu un bon succès d'estime, rangé quelque part entre "Speed" et "Traque sur internet". Manque de bol pour lui (et surtout pour le spectateur égaré), le film sort avec vingt ans de retard et déroule une intrigue extrêmement convenue et prévisible, shootée avec un intérêt proche du néant par un cinéaste ayant sans aucun doute refilé le bébé à sa seconde équipe, avant d'effectuer le montage rapidement à la pause déjeuner.
Réduits à incarner de pauvres marionnettes purement fonctionnelles et enrobées de clichés (l'héroïne traumatisée qui va forcément vaincre sa peur; l'ado kidnappée toute gentillette; le psychopathe fétichiste hanté par son passé...), les comédiens ne peuvent sauver les meubles. Si Abigail Breslin ne s'en sort pas trop mal, Michael Elkund en fait des tonnes dans son rôle habituel de schizo et Halle Berry, sans être mauvaise, n'a pas la carrure suffisante pour endosser la défroque de Denzel Washington.
Thriller routinier sentant bon le DTV, "The call" n'est au final qu'une gigantesque publicité pour le 911, un film du samedi soir vide et ennuyeux, souffrant d'une mise en scène chaotique et d'un score que l'on croirait pompé sur un Bruckheimer période "Ennemi d'état".