Un magnifique exercice de composition musicale

D’après mes recherches, High Llamas serait le nom de la montgolfière d’époque victorienne qui illustrait la pochette du premier album solo de Sean O’Hagan.
Sean O’Hagan, le leader-créateur-chanteur-guitariste-compositeur-arrangeur des High Llamas, le groupe, dont ce septième disque a lui aussi quelque chose d’aérostatique dans son genre. Car tous ces airs savamment chauffés avant d’être délicatement pulsés dans vos oreilles engourdies ont pour rapide effet de vous faire décoller pour une douillette et planante ballade au-dessus des villes et des campagnes. Pour peu, bien entendu, que vous sachiez encore fermer les yeux et vous laisser aller quelques instants. 40 minutes très exactement. A peine une mi-temps de football.


Une section de cuivres. Une section de cordes. Une section de chœurs. Un piano, des guitares et de très légères percussions. De quoi envelopper avec art et manière cette douzaine de morceaux aux mélodies finement ciselées, chansons ou instrumentaux qui évoquent cette période de la fin des années 60 comme si elle avait toujours existé. Et c’est également cet impressionnant travail d’emballage musical qui, en plus d’être très agréable, est très intéressant. Partant d’une chanson de belle nature, Sean O’Hagan et ses compagnons fignolent, polissent, ajustent des orchestrations riches et surprenantes tout autour jusqu’à ce qu’elle s’envole comme un ballon coloré dans le ciel.


D’une prime impression de facilité d’écoute (liée à la formidable légèreté de l’ensemble), on doit passer bien vite à un constat nettement plus juste : c’est là un magnifique exercice de composition musicale qu’on nous sert. Exigeant et poussé, regorgeant d’influences picorées à la musique du XXème siècle dans sa globalité, du classique au jazz, de la pop au folk, harmonieusement entrelacés, habilement accommodés avec sensibilité, amour et savoir faire.
Comme une sorte de leçon, une master class passionnante et intelligente qui élève le corps et l’esprit vers autre chose que le simple déjà entendu.
Et maintenant, écoutez.


On notera la dédicace à Mary Hansen (Stereolabs) qui avait chanté sur ce disque juste avant de mourir d’un stupide accident de vélo.

RolandCaduf
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le 14 mai 2021

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