Bain de jouvence dans le groove jazzy des seventies. Le son du Fender Rhodes. Les envolées multicolores. La basse ronde. Le groove et le mélodique. La batterie qui caresse la syncope, on a du lourd. On a envie de se laisser aller. Kickin’ Back. La basse dépose un riff des plus accrocheurs, funky. C’est aux autres de suivre. Et tout le monde embarque pour un petit voyage en apesanteur. Et le synthé commence à nous parler. Un régal pour les amateurs du genre. On entre pour ne plus en sortir. Ça danse mais c’est pour l’écoute. Instrumental, ballade, et slow, morceau qui pense, mais qui ne prend pas trop la tête. Tellement facile à écouter qu’on en mangerait tous les jours. De l’improvisation douce. Miam !
What’s The Story. On poursuit dans la même veine. Et ça bouge en plus ! Une diva rajoute la touche vocale, mais se sont les instrumentistes qui ont la part belle. C’est d’un équilibre, et d’une rassurante beauté. Du rythm and blues, proche de la source. Pas racoleur, juste plein de soul. Confort, intelligence rythmique, richesse, mélodies, ça bouge. Là, on me donne à manger…
Jubilation. C’est le cas de le dire. Un rythme chaud, un peu latin-jazz. C’est un album de son époque qui regarde ce qui se passe dans les zones frontalières, et qui mélange les rythmes et frôle les genres. Un flûtiste virevoltant, se joue des arpèges, se lance à la poursuite du rythme. Il danse. La flûte a remplacée la diva. Et le thème est beau et endiablé. Relancé par le piano, tout en nuances main droite, et gauche. Il porte bien son nom. Jubilation. Que ça a l’air simple et facile, joué comme ça. Et les percussions qui rajoutent des épices. Et qui lancent des éclats sur la caisse claire. Jeu en triangle piano-flûte-rythmique. Et je regarde le dos de la pochette, et je tombe des nues !
Une gamine! Patrice était une gamine à l’époque. Je suis jaloux !
Before The Dawn. 8.30mn quand même...Autre morceau qui n’aurait pas pâli sur un album de Herbie Hancock. On dirait qu’il a été écrit par lui. Un faux air de Butterfly, célèbre compo du maître. Avec les cuivres, et les sonorités spatiales du clavier. Toute une époque, révolue; il reste les disques. La basse ronfle comme un éléphant, et le tempo lent, est propice au rêve et à la méditation. Du grand art. Album presqu’exclusivement instrumental. Quu balance, nonchalant, mais pas feignant, qui nous berce, nous parle, et les soufflants qui relancent comme un ressort... Et le son du Thérémine, (?) Avec les claviers, un mélange qui donne un son, complètement planant. La longueur du morceau ne pose aucun problème. On s’en rend à peine compte tellement c’est bon. 8.30 de pure volupté.
Razzia. Rock ? La guitare électrique de Lee Ritenour crache son jus. C’est quoi ça ? C’est du rock ? Fausse alerte. Les cocottes funk reviennent. Ça reste funky. Et c’est parti pour une course contre le groove. C’est enregistré dans les conditions du live. Ça ressemble à un vrai live. Avec des musiciens pros sur le bout des doigts. Dextérité du batteur, polyvalent et polyrythmique. Le bassiste, lui, fait le sale boulot. Garder tout le monde dans le rythme, sans perdre son groove. Et un solo de Lee Ritenour...Enjoy!
Puis la danse. On a envie de rentrer dedans, pour la danse nous aussi.
Cette pochette bleu glaciale, j’ai du mal à m’y faire. Impersonnelle, froide, elle rebute un peu. Elle ne rend pas justice à cet album, loin d’être aussi distant, et abstrait. Chaleur acoustique, virtuose, jazzy, et fantaisie pop à la sauce rythm and blues. C’est pas du jazz de puriste, qu’on se le dise. Ça sent le funk et le rythm and blues. Un peu le blues-rock aussi, d’ailleurs. Le meilleur de plusieurs genres, cousins, frères et bâtards associés. Tout ça sous une discrète pochette bleue. Commercial, mais pour connaisseurs aussi. A découvrir. De miss Rushen, ceux qui ne connaissent que le tube Forget Me Not,( repris X fois par tout le monde), devraient voyager dans le temps, et se pencher sur ce petit bijou. Ils vont être surpris. Elle en a beaucoup plus sous le pied, comme on dit. Pour nous faire vibrer.