Le premier album du duo féminin Girlpool, après un premier EP plus nerveux - et énervant, réussit le pari risqué de séduire sur un quasi néant musical.
Une guitare, une basse, parfois deux guitares et c'est tout. Les mélodies sont simples (des accords basiques égrénés la plupart du temps), les percussions absentes.
Sur ce dénuement musical se greffent les deux voix des chanteuses Harmony et Cleo. Parfois en harmonie, parfois en contrepoint ou encore en unisson. Les textes sont assez simples et directs. Et pourtant, la magie opère. Une tension musicale ressort de ces quelques rares ingrédients placés ensemble, une sorte de candeur et de ferveur mêlées. Ces filles croient en ce qu'elles font et c'est communicatif.
Probablement un des albums les plus courts de l'année (10 chansons pour moins de 25 minutes), la curiosité de l'écouter ne vous en coûtera rien ou presque. Particulièrement recommandé si vous êtes adeptes de l'indie le plus dénudé, façon Dirty Projectors sans les complexités vocales ou une sorte de early White Stripes chanté par des filles et sans batterie. Les chansons les plus longues jouent sur deux registres, la répétition obsédante ou la recherche d'un peu plus de variété musicale, à la limite du shoegaze et de la dream pop.
Au milieu de ce dénuement, une conviction émerge et la musique se fait son chemin, à la fois charmant et parfois irritant tant tout cela nous paraît brut, naïf et direct.
Gageons que le disque se fera une bonne petite place dans votre cerveau et que vous le réécouterez par curiosité puis par compulsion. Un bien curieux objet.