En ouverture de ce disque, il y a des oiseaux, des rires et des chants, bienvenue sur l'île aux enf....
Oops non.
Mais c'est vrai que dès les premières secondes et tout le long que résonnera la harpe de Vollenweider, on ne cessera d'être dans un terreau estampillé "New-âge" qui semble pourtant idéalement crée pour lui tant par rapport aux nombreuses créations tirant plus vers l'ambiant synthétique dès le début des années 80, le suisse mélodique semble à part.
Premier véritable disque de ce jeune garnement alors âgé de 27 ans qui n'en est pourtant pas à son coup d'essai (l'année d'avant il publiait un "Eine Art Suite in XIII Teilen (An Art Suite in XIII Parts)" qui reste alors peu connu car/et peu distribué), il ouvre en grand les portes d'une riche et fascinante carrière à son jeune musicien et si au final "Behind the gardens..." semble presque encore comme une carte de visite trop courte, elle augure du meilleur à venir.
Alors même s'il arbore une tignasse de hippie qui s'est trompé d'époque avec un sourire de séducteur playmobil, l'homme saura s'effacer sur les prochains disques mais heureusement sa harpe est d'emblée en revanche, elle, au premier plan. Une harpe dont il joue comme d'une guitare et n'hésite pas à triturer les sons produits bien souvent, tout en agrémentant le tout d'une bonne partie d'instruments qu'il joue aussi : du saxophone soprano, de l'accordéon, de la guitare électrique et acoustique un peu de synthétiseur pour rajouter quelques touches colorées. Comme il le dit si bien sur la pochette : "a few colours painted with Prophet 5 and Oberheim OBXa synthesizers".
Et l'homme s'entoure également de quelques percussionnistes (on peut pas tout faire tout le temps non plus) et précise même tout fier que l'album ne contient aucun son de basse ("There is no bass player ! What you hear are the bass strings of the harp"), les sons plus profond, c'est lui qui les obtient tranquillement là aussi avec sa harpe.
De quoi donner une idée de ce que peut donner le petit prodige sur ce disque fort sympathique qui pourtant, au regard de la suite de sa carrière reste assez plaisant et dynamique sans toutefois éblouir et surprendre. Il commencera à passer la seconde dès le disque d'après, "Caverna Magica", deux ans plus tard, tant sur le plan des compositions que des arrangements pour notre plus grand plaisir...