Ceux qui ont aimé "When the devil's loose" peuvent y aller les yeux fermés et les oreilles grandes ouvertes. Entre rigueur et simplicité, "Believers" déploie sans fioriture une aura folk profonde que la voix rauque de Bondy porte avec brio. C'est superbe (comment ne pas être convaincu après avoir entendu "The twist", par exemple ?). Ça sonne américain (on s'est compris), mêlant racines blues et grands espaces. C'est inspiré parce que justement les mélodies n'ont rien de précieux, de sophistiqué. C'est l'évidence du soleil qui se couche à l'ouest dans un déclin spectaculaire. C'est le disque qui finit votre journée, quand vous êtes désabusé mais avec la satisfaction du travail accompli. C'est le disque qui pourrait recommencer à l'infini en vous faisant croire qu'il n'y aura pas de lendemain mais que de toute façon ça n'a pas d'importance parce que le présent devient éternité. Vous êtes infiniment bien, ici et maintenant, à l'écoute de A.A. Bondy.