Beyond
7.3
Beyond

Album de Dinosaur Jr. (2007)

Apparu en 1983, Dinosaur Jr est de cette génération pré grunge, élevée au punk hardcore, qui a laissé une poignée de formations devenir quasi mythiques. Il en faisait évidemment partie, au même titre que Nirvana et les Pixies, et a dû bercer ou accompagner la jeunesse de pas mal d’entre vous lisant cette chronique. Emmené par Jay Mascis, Lou Barlow (qui quitta plus tard le navire en allant accoucher de Sebadoh), et Emmet Patrick Murphy (dit Murph), Dinosaur Jr se fit remarquer dés ses débuts et son premier album en 1985 par un son très distinct des autres combos de l’époque, fait de véritables déluges de guitare baignée à outrance dans la saturation, et du jeu très mélodique et bourré de solos de son leader Celui-ci règnera ensuite sur le groupe jusqu’à épuiser ses deux acolytes, et enregistrer seul l’album « Green Mind » sorti en 1991. C’est en 1997 que Mascis décide de mettre logiquement la clé sous la porte, et de se lancer dans une carrière solo, une situation avec laquelle il aura finalement longtemps flirté. Deux albums suivirent, tout comme la récupération des droits des disques sortis chez SST (« Dinosaur », « You’re Living All Over Me », et « Bug ») coïncidant avec l’annonce d’une reformation du line up originel pour une tournée promotionnelle. Dix-neuf ans après, ce « hasard » alla logiquement aboutir sur un nouvel album, marquant le grand retour d’un groupe phare Après tant d’années d’absence, on aurait aisément pu se méfier d’une telle résurrection, s’interroger sur les motivations du trio, s’attendre à un album de vieux cons tentant en vain de se mettre à la page en termes de production et balancer un nouvel album que ses enfants du rock auraient renié sans peine, avec amertume et déception. Mais on n’est pas Dinosaur Jr pour rien. Car tous ces pressentiments se dissipent comme par magie à l’écoute de ce « Beyond », juste retour là ou l’histoire s’était arrêtée, comme si les onze titres de ce nouveau disque, comme sa pochette digne de l’ère SST, dataient d’il y a deux décennies (le « Almost Ready » d’ouverture) Incontestablement, Mascis n’a pas perdu un iota de la qualité de son écriture (y a même heureusement gagné en maturité), ni de son toucher guitaristique définitivement personnel (voir le solo de trois minutes sur « Pick Me Up »), se partageant toujours entre virtuosité, finesse et bruit. Du coup, les tubes pleuvent, comme ce « Back To Your Heart » écrit par Lou Barlow (à l’instar de « Lightning Bulb », autre réussite) que Foo Fighters n’aurait pas refusé, ou l’incontournable « Been There All The Time », tous se détachant à peine d’un tracklisting solide et cohérent Pas de véritable surprise donc que ce « Beyond », du Dinosaur Jr pur et dur, comme on le connaît, comme on l’aime, capable aujourd’hui de guérir le plus condamné des nostalgiques. Voilà une reformation qui contredira tous les médisants désireux de voir rester leurs défuntes idoles sous terre. Incontournable (mowno)

bisca
7
Écrit par

Créée

le 22 mars 2022

Critique lue 9 fois

bisca

Écrit par

Critique lue 9 fois

D'autres avis sur Beyond

Beyond
Kristoffe
8

Critique de Beyond par Kristoffe

On n'y croyait plus. On ne les attendait pas. Dix ans après leur dernier album, les anciens Mascis et Barlow, contre toute attente, reforment Dinosaur Jr pour un album. Beyond est beau, Beyond est...

le 24 déc. 2011

2 j'aime

Beyond
MarcPoteaux
7

Critique de Beyond par Marc Poteaux

"Beyond" ? "From Beyond" presque hein, on ne l'attendait plus cette reformation. On ne l'espérait même plus pour être honnête, tant les albums solo du dinosaure junior en chef Jay Mascis étaient...

le 13 mars 2013

1 j'aime

Beyond
bisca
7

Critique de Beyond par bisca

Apparu en 1983, Dinosaur Jr est de cette génération pré grunge, élevée au punk hardcore, qui a laissé une poignée de formations devenir quasi mythiques. Il en faisait évidemment partie, au même titre...

le 22 mars 2022

Du même critique

Le Moujik et sa femme
bisca
7

Critique de Le Moujik et sa femme par bisca

Avec le temps, on a fini par préférer ses interviews à ses albums, ses albums à ses concerts et ses concerts à ses albums live. Et on ne croit plus, non plus, tout ce qu'il débite. On a pris sa...

le 5 avr. 2022

3 j'aime

Industrial Silence
bisca
8

Critique de Industrial Silence par bisca

Vocable à résonance latine et nom espagnol donné à l'Aurore, Madrugada est pourtant un quartette norvégien... Il faut donc chercher ailleurs pour en trouver le sens et l'on découvre immédiatement des...

le 5 avr. 2022

3 j'aime

Santa Monica ’72 (Live)
bisca
7

Critique de Santa Monica ’72 (Live) par bisca

Ça commence avec la voix du type de KMET, la radio de Santa Monica qui enregistre et diffuse ce concert de Bowie, le 20 octobre 1972. « Allez hop on va rejoindre David Bowie qui commence son concert...

le 27 févr. 2022

3 j'aime