De zéro à Héros
À la suite de l'écoute de cet parfait album, je n’ai pu contenir mon envie d’en faire la critique, morceau par morceau. Déjà fidèle fan du duo déjanté, j’ai sauté de joie jusqu’au soleil au moins...
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le 15 août 2024
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Quatre ans après leur dernier succès Humain Cru, le triomphant duo Six Sourires revient en force avec leur nouvel opus tant attendu. En cette période de jeux olympiques, ils se sont placés en véritables athlètes de la musique et n’ayons pas peur des mots : ça envoie du pâté. Une telle œuvre ne pouvant être résumée, nous allons ensemble passer en revue un à un les morceaux qui la composent.
1- Ca sent la musique : On ouvre le bal en force avec cette douce effluve musicale, odorante et appétissante tel des petits roulés à la saucisse, qui sait nous mettre en bouche pour la suite. Ça sent fort la musique, chaque note plus parfumée que la précédente.
2- Branle-bas de con bite : petite claque instrumentale qui ne nous laisse pas le temps de nous remettre de l’entrée en matière fracassante que nous venons de vivre. Un rythme enflammé, qui fait monter l’adrénaline et excite les tympans.
3- Sperme de nourrisson : Une ode à l’enfance, à l’insouciance de la jeunesse, à la nostalgie. Ici chacun saura se retrouver, se perdre dans ses souvenirs, le tout délivré avec beaucoup de poésie et de douceur.
4- La racaille #1 : Changement d’ambiance, on sent dès les premières notes la colère et l’émotion d’une âme perdue, se battant sans relâche contre une société malade à la dérive. Un véritable hymne à la rébellion.
5- Paraponera : Nous retrouvons non sans plaisir les batteries synthétiques et la musique électronique qui ont forgé six sourires. Ce morceau sonne comme un cadeau pour les fans de la première heure, et confirme ce que nous savions déjà : ils sont de retour, plus énergiques et énervés que jamais. A écouter pendant un petit trajet entre amis pour aller caillasse des keufs.
6- La couleur d’un triangle : Faisant écho à la synesthésie, nous sommes ici sur une approche plus subtile de l’abstrait, du son, des formes et des couleurs, au fond : de l’art en lui-même. La musique serait-elle la troisième branche complétant le triangle formé par notre duo adoré ?
7- Fête des merdes : On sent rapidement que cet album a pour but de dénoncer, de changer les choses, ce morceau n’en est que la confirmation. Un titre crachant effrontément sur les fêtes commerciales comme la fête des mères, le saint valentin, ou encore noël. Les fans de rap US seront ravis des petits clins d’œil présents dans ce morceau.
8- Abominable Clio : Encore une fois nous ne pouvons que nous émerveiller devant la polyvalence dont sait faire preuve le groupe. Ils nous démontrent ici qu’au-delà de leurs textes forts, ils savent quand il le faut nous offrir un bon petit banger musical.
9- Mario Partouze : Refusant de nous laisser reprendre notre souffle, ce petit morceau très sympathique de bonne techno à l’ancienne arrive de plein fouet nous frappe en pleine poire. Un pari réussi.
10- La racaille #2 : Suite de la racaille #1, on sent rapidement la détresse de l’artiste, qui sombre, semble perdre espoir et accepter son triste sort. Mais la flamme de la colère présente dans le premier morceau refuse de s’éteindre, et la société ferait mieux de trembler face à la menace Six sourires.
11- J’ai juré : Vous l’aurez compris, cet album parle de sujets lourds et n’a pas peur de la controverse. « J’ai juré » ne fait pas exception à la règle, il est question ici de christianisme, de symbolisme fort, de foi et de remise en question de l’être. Un angle d’attaque difficile mais qui ne freine pas pour autant le tandem malicieux, dieu a même accepté de se prêter au jeu et d’apparaître sur le morceau. C’est osé, c’est audacieux, on en redemande !
12- Mon John Deere et ma Bentley : Simple, efficace, entrainant, ce titre plaira au plus grand nombre.
13- Bigflo et Oli : Un bel hommage à notre deuxième duo préféré, peut-on espérer un featuring prochainement ?
14- Skit Absolu : Une vraie immersion intimiste dans les coulisses de la création de cet album qu’on peut d’ores et déjà qualifier de chef d’œuvre. Tout en légèreté, le groupe se dévoile, permettant de créer une proximité avec leur public.
15- Conduite en état de sobriété : La pause aura été de courte durée, ce morceau résonne comme un monster energy ultra peachy keen qui nous réveille pour la suite des évènements.
16- Adjoint au maire : Le petit joint qui accompagne la cannette, planant, éthéré, magnifique.
17- Ce que toutes me cachent : Morceau plus classique, nous rappelant encore une fois les débuts du groupe, jouant habilement avec la langue de Molière. Nous voilà servie sur un plateau d’argent une belle tranche de rigolade.
18- La racaille #3 : Suite et fin du triptyque dénonciateur, véritable emblème de cet album, nous assistons impuissants au chaos, la descente aux enfers, la perte totale de raison, la fin.
19- Journée internationale des droits de la flemme : Petit ovni musical, cette chanson nous offre une croisière en première classe tout droit au cœur de la Jamaïque, pari risqué mais exécuté avec brio. Ça sent le soleil et la ganja, un bon cocktail de vitamine C.
20- Melody Bourbon : Le groupe surfe encore une fois cheveux au vent sur les genres musicaux, déterminé à nous prouver que rien ne leur fait peur. Une cigarette dans une main, un verre de whisky dans l’autre, un véritable périple des sens.
21- Le vice et le tournevis : Porté par des rimes agiles, ce morceau sonne comme un voyage dans le temps et un bel hommage aux différentes époques du rap français.
22- Parfumer le devin : Beaucoup trop court, nous restons ici sur notre faim. Ils savent comment nous rendre accroc et nous en faire demander toujours plus.
23- Froide et étrange : Impossible de ne pas remarquer les influences non dissimulées du groupe, qui décide de se faire plaisir (et à nous aussi) en nous posant un bon classique de gros rap, maîtrisé et efficace.
24- Burlesquement amusant : Petite interlude circassienne aux effluves de popcorn, nous préparant doucement à la fin de ce pèlerinage musical.
25- Défendre l’essence : Une célébration de nos souvenirs d’enfance à travers des imitations parfaitement exécutées.
26- Monkiest da goat : Encore un talent que le groupe nous avait dissimulés, ils exploitent ici en profondeur leurs dons de polyglottes, nous prouvant qu’ils sont tout aussi à l’aise sur des morceaux anglophones. Y a-t-il une limite au génie de six sourires ?
27- Ramper pour de la nourriture : Un chaos de notes électronique, pourtant porteur d’un message clair quant à la précarité actuelle en France. Le peuple a faim, le peuple a mal, et le peuple gronde.
28- Réu resto : C’est non sans une pointe de chagrin que nous arrivons déjà à la fin du voyage. Pour conclure en beauté le groupe nous offre une ultime fois le privilège de nous immiscer au cœur de leur intimité, dévoilant une volonté de forger une relation forte avec son public. Derrière les artistes, se cachent avant tout des être humains, sensibles, imparfaits, désireux de repousser leurs limites, et les nôtres par la même occasion.
Il est difficile de ressortir indemne d’une telle expérience, et plus difficile encore de la décrire avec des mots. Rapidement cet album s’est imposé comme l’apogée d’une carrière musicale solide, en constante expansion. Laissant une place à l’innovation, le groupe a su rester fidèle à lui-même, et nous confirme ce que nous savions déjà : ils sont sans conteste les meilleurs dans leur domaine. Merci pour tout Six sourires.
Créée
le 10 août 2024
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