J'avais déjà abordé Summertime '06 de Vince Staples en disant tout le bien que j'en pensais. Il sort son deuxième album en 2017 et on peut parler de grand changement de direction, chose qu'il fera tout le temps dans sa carrière, quitte parfois à être frustrant.
On quitte totalement la chaleur écrasante de Long Beach et les instrumentales minimalistes pour cette fois-ci aller vers la musique électronique, quitte à parfois faire perdre les repères comme sur le très bon Yeah Right avec Kendrick Lamar où celui-ci vole d'ailleurs complètement la vedette à Vince Staples, chose qui n'est pourtant pas évidente tant le rappeur se donne habituellement en featuring. Le rappeur laisse aussi quelque fois plus l'instrumentale s'exprimer comme il l'a toujours très bien fait, mais en n'étant jamais absent de son album, comme sur BagBak. Ainsi, même si esthétiquement, Vince semble avoir fait un virage, il garde toujours sa manière de construire ses morceaux et on sent déjà une attache énorme au format album, attache qu'il gardera au long de sa carrière jusqu'à aujourd'hui. Bien que l'album soit extrêmement cohérent, le rappeur s'autorise à aller dans différentes ambiances, à savoir festive comme sur le superbe Big Fish avec son refrain de Juicy J ou Party People ou bien très sombres comme sur le magnifique 745 ou Samo. L'album contient quelques morceaux plus faibles comme Homage (hommage donc à Hold Me Back de Rick Ross sur God Forgives, I Don't) ou Party People, mais reste dans l'ensemble très bon. J'adore aussi l'outro Rain Come Down avec Ty Dolla Sign qui est, comme d'habitude, monstrueux en featuring. Big Fish Theory bénéficie aussi de son coté court qui le rend facile à écouter mais me laisse finalement assez sur ma fin car j'en voudrais plus (peut-être un des aspects les plus frustrants de la carrière de Vince Staples, surtout après cet album).
Finalement, j'aime beaucoup Big Fish Theory: bien que l'aspect électronique me parle moins, Vince sait créer des ambiances et a bien sûr de grands moments de rap comme d'habitude.