A ceux qui espèrent avoir un air à fredonner après une écoute de Biophilia je dirai passez votre chemin, n'espérez pas non plus un respect des codes en vigueur dans le monde de la musique du style: couplet/refrain/couplet/refrain/pont musical/couplet refrain. Björk se moque de tout ça comme de ma première chemise (faudrait qu'elle me la rende d'ailleurs...), son but n'est pas de plaire.
Son bonheur à elle, c'est d'être une artiste authentique, qui crée, innove, va vers de nouveaux sons, qui énerve, agace et déçoit. Il sera difficile d'aimer cette artiste et cet album quand on est plus à l'aise dans le confort des voix qui bercent et des mélodies qui rassurent.
Alors il faut ouvrir ses oreilles, être tolérant, se dire qu'on va détester certains morceaux, que d'autres vont nous endormir, qu'un tel va nous intriguer mais qu'au final on sera enchanté. Non pas parce-qu'on aura adoré mais parce-qu'on aura accepté la découverte et élargi ses horizons musicaux.
Si en plus certains morceaux ont réussi à faire mouche dans nos têtes alors la cerise sera sur le gâteau. Les sonorités, les arrangements sont uniques comme dans chaque album, sa voix conserve cet incroyable accent si original qui énerve tellement certains. Ajoutez à tout ça une pochette absolument somptueuse et la séduction est achevée.
Bien sûr d'autres regrettent certaines de ses superbes envolées lyriques telles Bachelorette qui reste une vraie réussite. Mais ce genre de morceau semble être un des plus éloignés du type de musique que Björk défend, c'est beaucoup trop calibré pour elle.
Il faut laisser sa chance à cet album, qu'il puisse maturer en nous et pour ça, plusieurs écoutes seront nécessaires mais au final on sait qu'on aura découvert quelque chose et n'est-ce pas là le plus important ?