Un an après la sortie d' "Ethiopian Knights" , Donald Byrd connaîtra un grand succès grâce à l’album "Black Byrd" enregistré en avril 1972 . Cet album signe le premier d'une longue série (cinq en tout) de la collaboration et aussi de la naissance du son des frères Mizell (Alphonso-Fonce et Larry) entouré d'une bonne dizaine de musiciens et dont le nom de l'album inspirera Donald Byrd pour la formation de son groupe en 1973 , " The Blackbyrds" . C'est aussi par la même occasion leur première production sous le label Blue Note . En fait , Donald Byrd ne fait qu'emboiter le pas de ce que Miles Davis fera en 1970 vers le jazz fusion (Electric Byrd l'album en est l'exemple de l'influence électrique de "Bitches Brew" de Davis) . Et c'est vers le jazz-funk que Byrd va éclater . Mais voila , ce genre ne plait pas à tout le monde , à commencer par les critiques jazz s'indignant que Byrd jeta à la poubelle son hard pop et free jazz pour quelque chose de plus acceptable pour les masses... Les critiques pleurent à chaude larmes le retrait de l'improvisation , l'atonalité, la complexité rythmique en écoutant à la place des cordes, du groove et des synthés ... Mini-Moog , ARP, Soloist et Odyssey sont au programme de ce disque au son plus organique grâce aux arrangements des deux frères mais aussi à l’avancée technologique qu’ils utilisent. “Where Are We Goin” était prévu à l'origine pour Marvin Gaye , qui se trouvera dans l'album "perdu" de 1972 "You're The Man" . "Street Lady" , le successeur de "Black Byrd" (et le second album des Mizell) sera encore un peu plus honni des puristes et marquera un tournant du label Blue Note , enclin à flatter les oreilles d’une jeunesse noire américaine attirée par le funk. Mais ça , ce sera au prochain numéro . À très vite les ami(e)s ...