Critique complète, avec les images et tout le toutim :
http://antredugreil.com/airbourne-black-dog-barking/

Réglé comme une horloge suisse, revoilà Airbourne pour leur nouvel album. Leur cycle de 3 ans est parfaitement respecté. Ready To Rock, premier EP, est sorti en 2004 uniquement en Australie. Runnin’ Wild, l’album qui a mis le feu Airbourne aux fesses du monde, en 2007. No Guts. No Glory. En 2010. Et en cette belle année 2013, Black Dog Barking. Ils en ont profité pour changer de producteur (le 3ème en trois albums), ici c’est Brian Howes aux manettes. Après un petit tour sur sa page Wikipédia (et oui on ne peut pas tout savoir, même en matière de rock), je vois qu’il a produit des groupes comme Skillet (groupe de Memphis, passé par environ 7 genres depuis leur création en 1996), Puddle Of Mudd, Rev Theory ou encore Simple Plan (si si, le même groupe qui faisait de la musique somme toute fort sympathique, qui ont sorti cette chanson à vomir qui est Jet Lag. Et bien l’album qui contient cette chanson, Get Your Heart On! (un titre digne de Bon Jovi version actuelle), a été produit par Howes). Donc à la gueule du CV, on se dit : « Olala, qu’est-ce qu’ils nous ont déniché comme producteur, Airbourne va devenir tout pourri ». Et c’est ce que j’aurais dit si j’avais vu le nom avant d’avoir écouté l’album.

Mais je ne l’ai pas vu. Et ça change tout. Parce que le travail accompli au niveau de la production est énorme. Si on revient à No Guts. No Glory., on se dit que la principale faiblesse de cette album là, c’était la production. Non pas qu’elle était mauvaise, mais elle ressemblait bien trop à la production de Runnin’ Wild, malgré le producteur différent. Du coup, quand on mettait Airbourne sur son mp3, impossible de savoir sur quel album on était (à moins de connaître par cœur). Tout était… uniforme. Mais pour Black Dog Barking, pas possible de se tromper. Au risque de me répéter (« Oh mon dieu, il va se répéter ! Il va oser !!! » – « Je te le dis, ça c’est un mec qui en a dans le pantalon » – « Et il est tellement beau en plus… » – « Carrément. Viens on va lui proposer un plan à trois ». Ah, les discussions des habitants du Marais…), la production est énorme. La basse claque, les guitares envoient la sauce en mode violent (« Hum, avec leurs gros manches… » Va falloir que j’arrête d’aller dans le Marais, ça commence a être lourd), la batterie envoie du gros bois… Et là où ça a le plus progressé, ce sont les chœurs. Franchement, j’ai rarement vu tant de puissance dans les chœurs. C’est le jour et la nuit avec les 2 albums précédents. Ils sont mélodiques et tout… J’en perds mes mots je pense. Et c’est certainement là qu’est intervenu Brian Howes, c’est qu’avec son expérience de producteur de groupes plutôt… commerciaux (je reste poli), il a réussi à faire ressortir magnifiquement bien les cœurs. Et d’autre part, pendant ces cœurs justement, le chanteur, Joel O’Keeffe, arrête de chanter, et laisse la place à David Roads (guitare rythmique) et Justin Street (basse) pour s’exprimer, au contraire des albums précédents où il était toujours en train de chanter, et où on les entendait beaucoup moins. C’est l’une des raisons du renouvellement d’Airbourne sur cet album. Renouvellement qui n’est d’ailleurs pas le seul.

Bon, de la nouveauté, on n’en a pas dès le début (c’est bien connu hein, comme Airbourne plagient AC/DC, et bah ils sortent le même album à chaque fois !), puisque la chanson d’ouverture est bien connue des fans du groupe, car elle est interprétée à chaque concert. Je parle bien sur de Ready To Rock, qui ouvrait déjà l’EP Ready To Rock. Mais ici, ils en ont fait une version qui ressemble plus à celle interprétée en live. Perso j’aime bien la version d’origine, comme tout l’EP d’ailleurs (que Greil n’aime pas trop, ce qui ne m’étonne pas vu qu’il n’a aucun goût… C’est pour ça qu’il m’a choisi pour la section musique), mais là, ils en ont fait une version à la sauce de ce qu’ils font depuis Runnin’ Wild. Ça ouvre sur les chœurs, avec une montée en puissance, le riff déboule, etc… Bref, le schéma assez classique d’une chanson chez Airbourne. Et toujours aussi efficace. Avec l’intermède taillé pour le live et tout et tout… Franchement rien à redire. Je pense que ça montre la maturité qu’a acquis le groupe depuis le début de leur carrière. C’est maîtrisé d’un bout à l’autre.

Puis arrive Animalize. Et autre choc. Parce qu’il y a dans cette chanson une influence qui était présente depuis le tout début, dans tous les albums, mais pas assez flagrante pour que je puisse l’identifier. Dans ma chronique sur la chanson Live It Up, je vous ai parlé de l’influence d’AC/DC et de Mötorhead sur la musique d’Airbourne. Et bien je peux en citer une autre maintenant. C’est celle de Def Leppard. Franchement, le refrain de Animalize, c’est pas du Def Leppard en puissance? En fait, grâce au travail accompli sur les chœurs, ça a permis de révéler cette influence, restée dans l’ombre jusqu’à aujourd’hui. Perso j’adore le début aussi, avec la montée, les éléments s’installent et s’articulent parfaitement ensemble, jusqu’à l’explosion du refrain.

Sur No One Fits Me (Better Than You), on retrouve du Airbourne tout ce qu’il y a de plus classique, un riff tellement simple que t’en est dégoûté de jamais l’avoir trouvé avec ta guitare, avec un refrain joyeux, qui donne envie de faire la fête, l’interlude habituel d’Airbourne, etc… Back In The Game nous propose un riff plus « metal », avec le petit passage slide, qui rend vachement bien dans l’ensemble. Les chœurs font encore une fois très mal, s’inscrivant dans un refrain très guerrier ; le solo est également très réussi, avec un passage tapping vraiment très sympathoche. Sur Firepower, Joel nous gratifie (juste après le solo) d’un cri de chat sauvage digne de Bon Scott. Comme pour dire au fan d’AC/DC : « Viens, on ressemble à ton groupe préféré, et en plus on leur rend hommage ! »

Fin de la première partie de l’album, à la ligne, retour chariot (oui ma machine à écrire est reliée à Internet).


Live It Up. J’en ai suffisamment parlé dans la chronique qui lui était réservé, donc je ne reviendrais pas sur ses qualités, donc allez lire la chronique. Cette chanson est excellente. Mais vu qu’il y a le reste de l’album, penchons nous sur la manière dont elle s’articule avec les autres chansons. Et justement, c’est du tout bon. Déjà, l’album est conçu comme un vinyle. Si si, c’est flagrant, 35 minutes, 10 chansons, comme au bon vieux temps des années 70 et 80. Donc si ça avait été un vinyle (ça l’est en partie, puisqu’il y a une version vinyle de l’album qui sort), Live It Up aurait été la première chanson de la face 2. Et son intro correspond parfaitement avec un début de face, la montée en puissance, etc. Premier bon point. Le deuxième, c’est quand on se place d’un point de vue CD ou mp3, quand on écoute l’album d’une traite. La chanson précédente (Firepower, si vous avez suivi jusque là, ce dont je ne doute pas, n’est-ce pas?), se finit sur un decrescendo. Live It Up commence sur un crescendo. No comment tellement ça s’enchaîne bien (comme Human Centipede !!!).

Woman Like That arrive ensuite, avec un riff dans la plus pure tradition Airbournienne, une chanson bien fun, le refrain se chante à tue-tête… Certes pas la chanson la plus mémorable d’Airbourne, mais on ne tombe pas non plus dans le remplissage. L’intro de Hungry fait penser à de la tauromachie, sans la distorsion des guitares on a presque envie de dire « Ole ! ». Mais ce n’est que l’intro, et Airbourne rétablit l’ordre des choses, avec une chanson qu’on écouterait en bagnole ou à moto, lunettes de soleil et cheveux au vent, sur une quelconque autoroute américaine ou australienne… Airbourne met le pied au plancher, nous on s’assied, on écoute, et on kiffe bien !!!

Cradle To The Grave a une intro en arpège, presque le début d’une ballade… Mais c’est pas possible que s’en soit une, c’est Airbourne (on rigolera moins quand ils en sortiront vraiment une. AC/DC en a bien sorti une, elle s’appelle Love Song et est archi kitsch) ! Donc c’est bien du Airbourne qui déboule dans nos oreilles (qui jusque là sont comblées… Et pas avec de la cire !), le couplet se déroule bien, quand soudain… Le refrain !!! Ce putain de refrain est littéralement jouissif !!! Les chœurs sont flamboyants, magnifiques, mélodiques, Joel s’arrache, s’écorche la voix comme si sa vie en dépendait (comme sur le reste de l’album en fait), Justin et David sont de véritables piliers sans qui la structure entière s’écroulerait (comme Malcolm Young et Cliff Williams chez AC/DC). Un grand moment !

Black Dog Barking clôt magnifiquement bien l’album, avec les couplets et leur l’alternance chant/guitare (et les petits soli sur les parties de guitare dans le deuxième couplet… À tomber par terre !), les refrains sont aboyés (« Haha c’est rigolo parce que to bark en anglais ça veut dire aboyer, haha… » – « Mais elle est nulle ta blague !!! Bouh jetez lui des tomates !!! » – « Mais c’est pas ma blague, c’est le groupe qui a donné cet effet là ! Et puis avouez que ça reste plus drôle que n’importe quelle blague de Greil » – « Ça c’est bien vrai »), le tout mené en moins de 3 minutes chrono. Ça c’est de l’efficacité !



Conclusion : Airbourne fait du Airbourne sans faire du Airbourne. Vous me suivez? Normal, j’arrive pas non plus à me suivre moi-même. En fait, l’auditeur lambda ne sera pas déstabilisé par ce nouvel album. C’est toujours un hybride AC/DC Mötorhead muté, qui va pied au plancher. Mais on sent qu’Airbourne a atteint une certaine maturité sur cet album, grâce à la production qui est clairement un cran, voire deux crans au-dessus de celle qui avait été proposée sur Runnin’ Wild et No Guts. No Glory., et grâce à un sujet mieux maîtrisé dans l’ensemble : les compos sont plus peaufinées (ça se voit sur les intros), et Airbourne ne fait pas de chichis, puisqu’ils nous offrent 10 chansons, ce qui évite de se perdre et de perdre l’auditeur en cours de route, et ce qui évite les redites. Le ressenti final après plusieurs écoutes est un album différent, et c’est tant mieux, car cela permet au combo australien de ne pas stagner dans un style trop défini. Rendez-vous dans trois ans (peut-être avant car le groupe prévoit de sortir un album live) pour confirmer le fait que Airbourne sait se renouveler, et ainsi prouver à la face du monde que c’est un groupe sur lequel il faudra compter dans le futur !


P.S. : le groupe a sorti une édition limité de l’album, avec trois titres bonus et un deuxième CD avec 8 chansons live. J’ai pas pu les écouter pour en parler, mais ça doit valoir son pesant de cacahuètes !
Youri_Ligotmi
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le 29 mai 2013

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