Alors après 7 ans au placard j'ai ressorti mon poussiéreux BH&R, que j'ai tant adoré à sa sortie, puis que je m'étais forcé à détester par la suite. Je ne suis ni de ceux qui y voient le début du déclin (avéré) du trio de Teignmouth, ni des hipsters à deux balles qui se branlent sur Showbiz, quand c'était so underground, fait à la main et sans les gros synthés méchants. Calmez vous les pink floyds, Muse ca a jamais été du rock garage. Non, pour moi Black Holes est l'exemple canonique de comment on peut associer la musique à des souvenirs et des personnes, et je l'ai aimé puis méprisé comme celle avec qui je l'ai écouté jâââdis les enfants.
Mais plutôt que de ma trépidante vie de collégien, parlons peu, parlons bien (han-han) : c'est pas une bombe cet album sérieusement ?
Une première partie d'album quasi-parfaite aussi bien pour les amateurs du groupe que pour les radios, qui se sont pas privées de nous gaver de Starlight, SBH... Muse tape un grand coup avec ce qu'ils savent finalement faire de mieux : des arrangements électro, une Fuzz factory (ouais gros), des falsettos et la rythmique à la fois simple et inventive de Dom Howard. Ils ont même le culot d'ouvrir la galette avec Take A Bow, intro parfaite et pourtant si peu en adéquation avec la ligne radio friendly de ce début de LP. En enlevant la fadasse Soldier's Poem - sérieux les gars c'est quoi cette daube, on dirait un texte de Saez - et en oubliant que le solo de Invincible n'est que du Febreze sur un texte désespérément mièvre, c'est du quasi sans-faute. Soyons indulgent sur le smash hit Starlight, qui n'aurait pas été si relou sans son omniprésence sur MTV Pulse.
Les choeurs de Supermassive Black Hole, le drum track de Assassin ; ca c'est mon Muse sûr ! Map of the Problematique s'impose comme une des plus belles réussites de l'album, une espèce d'hybride rétro futuriste avec ses arrangements style Depeche Mode sous amphets. Ma chérie, j'adore ton style.
Bon la deuxième moitié est un peu moins transcendante, même si City of Delusion et Exo-Politics sont des titres que j'adore. C'est juste que derrière Assassin, ben c'est un peu quand t'as eu la nouvelle Gamecube (ben quoi, l'album date un peu) à Noel et que tu dois quand même ouvrir les cadeaux de Tata Monique. Non mais il est très bien ton livre Tata, en plus j'adore les dinosaures et les pyramides, mais je vais quand même me remettre un bon Super Smash Bros Melee.
Venons-en à l'OVNI de l'album... Alors globalement faire une intro western avec des chevaux qui galopent et des YAAAAA, YAAAAA, c'est quitte ou double. Soit Marc du Pontavice t'appelle direct pour composer le nouveau générique de Debout les zouzous, soit tu viens de claquer Knights of Cydonia. Bordel quel pied ! Un vrai court métrage musical, et finalement LA bombe d'un album très dense qu'elle vient clôturer avec un riff épique, au sens premier du terme. Hein quoi ? Y a encore une chanson derrière ? Mais tout le monde s'en fout Maximilien.
Finalement c'est certes pas le meilleur Muse, puisque d'après une très sérieuse étude totalement inventée par mes soins c'est -évidemment- OOS, mais il semble qu'ils aient là atteint ce qui les définit le mieux, à en juger par l'excentricité de leur lives qui colle bien au tableau. Bref Black Holes, c'est la maturité musicale d'un groupe pétri de talent et d'inventivité, qui après avoir marqué sa génération n'aura pas manqué de se prendre les pieds dans le tapis. Finalement moi aussi je suis un gros hipster, j'avoue tout. Revenez, les gars.
