Blackout
6.2
Blackout

Album de Britney Spears (2007)

Le désastre sied bien aux artistes que j’aime et Britney ne fait pas exception à la règle. Un cran en dessous de Chrissie Hynde sur Learning to crawl (deux membres des Pretenders cannés dans les six mois qui précédaient la sortie du disque) ou de Marvin sur Ego Trippin’ out (le fisc aux trousses, sa seconde femme sortant avec un rival déclaré (Teddy Pendergrass)), Blackout est tout de même la vraie surprise du chef. Car on ne donnait pas cher de sa carrière, il y a de cela ne serait-ce que 15 jours. Plus elle disjonctait, plus on la croyait perdu pour la musique. Et bien, on avait sans doute pas assez écouté I’m a fool to want you du père Franky, enregistré en pleine panade professionnelle et sentimentale (et qu’il ne surpassa jamais) car ce disque est bon, mes amis, oui, vraiment bon. Nonobstant un premier single un peu mou du genou et une pochette à faire frémir les apôtres du bon goût (à côté Stripped de Cristina Aguilera, c’est du Yves Klein), Blackout est une tuerie largement supérieure à ses précédents efforts (et je parle de disques qui faisaient passer 100 % du r’n’b français pour de minables amusements de patronage). Les raisons de cet implacable retour au premier plan ? La production, encore la production et toujours la production. Britney a beau être médiatiquement une ambulance en route pour les Urgences (honte à ceux, tel Yann Barthes qui croient faire le malin en raillant la pauvresse), musicalement, elle continue à s’entourer des meilleurs, de Bloodshy & Avant, aux Neptunes en passant par The Clutch. Certes, son porte-monnaie lui permet de s’offrir de telles pointures mais on en connaît d’aussi fortunées ou presque (Mariah, Jennifer) qui de compagnonnages aussi talentueux ne font presque rien. Les meilleurs titres sont d’ailleurs ceux où elle laisse l’électronique suppléer les limites de ses possibilités vocales. Radar (ma préferée), Piece of me (une savoureuse et impudique plaidoirie), Break the Ice, Get naked sont autant de pépites à savourer avant la prévisible overdose que procurera leur sortie en singles. C’est quand elle force sur le squeaky et le sexy (elle l’est si naturellement qu’elle n’a nul besoin d’en rajouter) qu’elle convainc le moins (Hot as ice notamment). Mais, je le répète, le niveau est encore supérieur à In the Zone (même si Toxic n’est pas ici surpassé), en grande partie car on n’y trouve plus ces ballades sirupeuses et niaises qui déparaient méchamment l’ensemble. Laissez-moi vous dire que Kylie a intérêt à sortir l’artillerie lourde pour être à la hauteur de cet évanouissement là.
Britney is 25 but she’s still fun.
Eric_Aussudre
9
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le 3 janv. 2015

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Eric_Aussudre

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