J'ai découvert cet album tout à fait par hasard, en trainant sur un webzine qui en a dit le plus grand bien. Je décide d'y jeter une oreille distraite sur Youtube. Le lendemain, j'étais à la recherche du CD, que j'ai mis un moment avant de me procurer, mais peu importe.
Azarath est un groupe de black/death polonais, side-project avec pas mal de beau monde dont le célèbre Inferno (batteur de Behemoth). À partir de ce simple constat, on sait que le résultat ne sera pas super jazzy. En effet, Blasphemers' Malediction est un concentré de brutalité malsaine, mais une de ses grandes forces est de savoir bourrer sans jamais céder à la facilité.
Alors qu'un album de Brutal death serait une bête enragée fonçant droit en détruisant tout sur son passage, l'oeuvre de Azarath est un démon vicelard armé d'un fouet brûlant qui vous gifle le visage quand vous vous y attendez le moins. Mais qui, parfois, troque le fouet contre une immense massue à piques, histoire de vous écraser la gueuler sans autre forme de procès.
Oeuvre relativement longue pour le genre (45 minutes au total), l'album n'est jamais indigeste, n'en fait jamais trop. Les accès de rage sont contrebalancés par de fantastiques solos, des leads presque mélancoliques ("Under the will of the Lord"), ou tout simplement des riffs mid-tempos géniaux (à peu près toutes les chansons). La galette des Polonais se fait étonnant riche en terme de breaks de et d'harmonies. Les deux guitares travaillent ensemble à chaque seconde sans jamais s'éclipser, la batterie soutient un rythme infernale et la basse, discrète, permet aux riffs de frapper plus fort.
Mais, à mon sens, le plus merveilleux exploit sur cet album est celui réalisé par Necrosodom au chant. Un disque aux relents Black metal peut être ruiné par une voix fainéante, hors de propos. Blasphemers' Malediction offre parmi les plus belles performances vocales de Black Metal jamais entendues. Le chant écorché, rendu immense à l'aide d'une belle reverb, véhicule une rage effrayante de par sa sincérité. À certains passages, on en est presque terrorisé et intimidé. Tant de puissance vocale, une telle maîtrise technique sublimée par une conviction véritable... C'est à couper le souffle.
Combien de fois me suis-je retrouvé béat, la mâchoire pendante pendant une bonne minute, à l'écoute de ce disque ? À chaque fois que je l'ai écouté. Je me le fais chaque semaine à peu près. Donc je dirais 70 fois ? 80 ? Peu importe. Je le redécouvre à chaque écoute. Je n'ai absolument rien à dire de négatif sur Blasphemers' Malediction. Je ne dirai même pas qu'il est trop court car, une composition en plus aurait clairement été de trop.
Un chef d'oeuvre.