Sur son dernier album, Bloodline Maintenance, Ben Harper est seul aux commandes. Et pour cause, Il a laissé le groupe qui l'accompagne habituellement, sur le bord du chemin.
Exit ici (mis à part sur quelques rares séquences bien souspesées) la folk et le blues typiques de ses précédentes orchestrations.
En s'exposant de la sorte, seul, Ben Harper décide d'assumer pleinement sa facette Soul. On pouvait craindre le "remake facile" des grands classiques (Sam Cooke, Otis Redding, Marvin Gaye, etc...)... On pouvait.
Mais, dans ce monde corrompu, où l'argent facile semble le Graal absolu, où les influenceurs/escrocs de pacotilles semblent mener la danse, s'il y a bien une chose parmi lesquelles Ben Harper, Le Sage, Ben Harper, L'Artiste, ne fera jamais de concession : c'est son identité. Son identité d'homme noir américain, son identité musicale également. Bien sûr.
Sa Soul, n'est pas grandiloquente mais elle n'en est pas moins empreinte de cette identité qui lui colle à la peau depuis maintenant un paquet d'années, si je puis me permettre ...(pour la peau, pour l'âge)... En ressort un disque simple, sans fioriture donc, mais avec le petit supplément d'âme qu'on aime tant : sa voix appaisante nous fait toujours autant de bien, les thèmes abordés nous encouragent à garder l'esprit attentif aux questions sociétales, il y a toujours ces sonorités originales, singulières, et tellement à propos...
Décidément avec Ben Harper, les airs enchanteurs du Mississippi et de la Louisiane ne sont jamais bien loin...