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On plaindra ici tous ceux qui se seraient mis en tête d’oublier la guitare et la voix de Gary Moore. Avec Blues Alive, l’originaire de Dublin, parti dans le grand nulle part rejoindre Rory Gallagher et Stevie Ray Vaughan, nous replongeait dans ce qui généra une seconde partie de carrière réanimée, porteuse d’un flambeau Blues âpre et vrombissant. Après les albums majeurs Still Got The Blues (1990) et After Hours (1991), pièces centrales d’une discographie prophylactique, la tournée qui suivit vagabonda suffisamment loin dans la maîtrise du style pour transformer le témoignage en chef d’œuvre du genre.

Doué d’un jeu de guitare frénétique, plus utile que n’importe quel Prozac en circulation, Gary Moore enquille les standards avec un raffinement et une fidélité dans l’amour du blues qui place l’album dans la catégorie des tourneries assassines. Plus d’une heure durant, il souffle ainsi un air de chevauchée sauvage et fantastique autour du band, introduit par l’inextinguible « Cold Day in Hell ». On attend de pied ferme les passages plus sensibles (« Story of the Blues », « Separate Ways ») et l’on découvre, ébahit, une pureté quasi organique dans cette façon plaintive de faire pleurer l’instrument. Les amateurs de groove puissant et de rythmes endiablés seront servis avec « Too Tired », « Since I Met You Baby » ou ce « King of the Blues » porteur d’une passion de vivre, de coups de gueule électrisés, qui vous galvanisent illico. Encadrés par des musiciens et des choristes absolument parfaits (la version vidéo offre même un duo avec le monumental BB King), notre ami en profite pour revisiter de sa verve inimitable ses deux tubes incontournables, « Still Got the Blues » et « Parisienne Walkways ».

Au-delà de ses talents de musiciens hors norme, Gary Moore assure avec une indéniable finesse vocale ses parties chantées. Les idiots qui viendraient redéfinir la voix du Gary « bluesman » devant l’éternel ont du souci à se faire. Ce disque est sorti en 1992, en plein dans les années magiciennes de l’incarnation Nick Nolte du rock. Il sera suivi d’un hommage à son idole absolu, Peter Green, dans l’exquis Blues For Greeny, autre indispensable de ce sorcier qui plaçait dans chaque note assez de sueur, d’humanité et de rage désespérée pour leur permettre de s’arracher. De s’envoler. Très haut. So long Gary.
AmarokMag
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le 18 mars 2015

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