La machine à remonter dans le temps
Ca fleure bon les seventies, les poils sous les bras et les falzars "moule-bites" tout ça.
Une pochette psychédélique à souhait, saturée de couleurs criardes et de détails étranges dont l'unique chance d'y voir une signification quelconque reste surement l'enquillage d'un spliff de trois kilos ou bien de prendre son goûter en se filant un bon vieux "space Cake" des familles, confectionné avec amour par Mamie Bédo elle-même.
Une gonzesse aux seins nus avec des fleurs dans les cheveux, un paon sur la tronche et forcément propriétaire d'un joli petit paillasson "Brigitte Lahaie Style" entre les guibolles viennent parachever le retour en arrière visuel.
La galette déposée dans le lecteur, et hop !
C'est le son qui te saute aux esgourdes et te ramène au beau milieu des années soixante-dix.
Une prod' fouillis, les instru se chevauchent, se grimpent dessus, baisent ensemble dans un grand trip d'acide.
On réveille les grands ancêtres.
Ce bordel instrumental, ces guitares, ces batteries se montant dessus, n'est pas sans rappeler le capharnaüm auditif du grand Jimi Hendrix.
La guitare omniprésente, dévorant tout, s'imposant triomphante sur chaque morceau.
Cette guitare miraculeuse qui s'extrait du chaos rythmique pour titiller ton tympan gourmand. Cette déesse à six cordes élevant tout sur son passage, griffant les compos jusqu'au sang comme le sorcier Hendrix.
La rugosité d'Hendrix mais un son plus propre. Des cordes rincées dans le lavoir d'un Jimmy Page où la virtuosité insolente s'accompagne d'un son plus léché, plus propre.
Une rythmique carrée et solide comme un roc sur laquelle les errances hallucinées du guitariste et les gueulantes survitaminées de la chanteuse peuvent s'appuyer en toute tranquillité.
La chanteuse ! Parlons-en, tiens, de la chanteuse !
Une voix de patron. Une voix bien ballochée qui te file des beignes dans la gueule d'une main et te caresse les testicouilles de l'autre.
Sorte de Janis Joplin en jolie, Elin Larsson a le don de faire dresser tout ce qui peut se dresser (Poils, oreilles et autres...) dès qu'elle ouvre sa jolie bouche Suédoise et renvoie bon nombre de chanteuses Rock à leurs chères études.
Voilà les nombreuses influences de ce "Blue Pills" international et hétéroclite dont le batteur et le bassiste ont formé quelques temps la rythmique endiablée du "TenYearsAfterien" et très nerveux groupe "Radio Moscow" https://www.youtube.com/watch?v=a1O-aBcSfaI&list=AL94UKMTqg-9AU3HMsuN4YKlEllLCT26iB&index=12.
Le gratteux virtuose qui évolue chez les pilules bleus est : COCORICO !! Un Frenchie encore plein d'acnée et déjà des doigts de fée, Dorian Sorriaux agée de dix-huit piges. Un véritable petit prodige de la six-cordes.
Une technique irréprochable et un feeling, une sensibilité digne d'un vieux bluesman briscard et imbibé d'alcool. On pense à Page, Blackmore, à ce putain d'Alvin Lee. Des références impressionnantes le couvent d'un oeil bienveillant et surement un peu jaloux.
Alors ? album hommage d'une époque ? Véritable revival d'un style caractéristique ? Musique sincère et inspirée ? Coup de pub à pattes d'èph ?
C'est simplement un putain de premier album. On prendra juste la peine de l'écouter, les oreilles tendues et l'esprit enfumé, en attendant l'avènement d'un deuxième album pour y voir plus clair.
En attendant, prenez bien vos petites pilules bleues, ça ne devrait pas tarder à faire effet.
https://www.youtube.com/watch?v=qyDgweQ25QM