On a rarement été aussi heureux de jouer les entremetteurs : vous ne connaissez pas encore Botibol, mais vous allez très bien vous entendre et probablement filer doux toute l’année avec son premier album, merveilleuse surprise du trimestre. Vincent Bestaven n’a pas trente ans, ses principaux faits d’armes se résument pour l’heure à sa participation à la chorale pop bordelaise Crane Angels et à la parution d’un EP digital il y a deux ans, quatre chansons enregistrées en solitaire à la maison avec une guitare en bois mais débordantes d’idées et d’harmonies vocales. Une solide expérience de la scène et un passage bienvenu par la case studio en compagnie de Pascal Mondaz (Cocoon) ont libéré le talent du garçon, émancipé une musique qui a grandi sur un terreau folk mais fréquente les rivages mouvants d’une pop discrètement ambitieuse. À l’image de l’immense Through The Mountains, qui évoque autant les chansons tardives de Silver Jews (solide assise rythmique, guitare au cordeau) que les moments les plus gracieux de Grizzly Bear (chant entre falsetto et gorge déployée, harmonies vocales célestes, percussions tintinnabulantes), on pourrait faire pleuvoir les belles références américaines sur la tête de Vincent Bestaven, comme une pluie de mousson féconde et rassurante.Mais à y regarder de plus près, Born From A Shore échappe aux étiquettes attendues et s’impose comme une réussite majeure et singulière, à la croisée des chemins folk et pop que les artistes les plus passionnants de la dernière décennie ont arpenté avec d’autres bagages et d’autres chaussures. Bien plus qu’un énième disque mûri à l’ombre d’influences rebattues, on tient là une généreuse collection de chansons sur laquelle souffle un vent de liberté extraordinaire, incarné par un chant souple et des arrangements saisissants, qui entrelacent en finesse percussions, guitare et voix. La formule éclaire avec une égale réussite les midtempo étranges (Walk Slowly, Oh Son), les ballades ombrageuses (Jo Cowboy) ou les envolées pop (Friends, Arudy). Seul à la guitare, Vincent Bestaven fait aussi des merveilles, sur un Dancers au psychédélisme apaisé. Pour parfaire le tableau de cette éblouissante révélation, Botibol doit son nom à une nouvelle du génial Roald Dahl, portrait d’un vieil homme seul et timide qui se laisse gagner par des émotions inédites à la découverte de la musique. CQFD. (magic)
Vincent Bestaven aka Botibol est un garçon sympathique, originaire de Bordeaux. Sur scène, le bonhomme est presque seul, accompagné d'un batteur qui le suit dans ses pérégrinations acoustiques, et d'un loop studio avec qui il copine studieusement. Sur l'album, c'est pareil, Vincent, solitaire, s'amuse à dessiner de jolis puzzles avec des pièces qu'il dégote par-ci par-là chez des artistes qui l'inspirent manifestement. La première impression est donc la suivante : c'est propret et bien produit, mais j'ai déjà entendu ça mille fois... Donc, pas très original... Mais, à qui me fait-il penser ? Il y a du Justin Vernon (Bon Iver) ("Dancers"...) dans cette mélancolie vocale, parfois un peu de Chris Martin (Coldplay), aussi ; dans certains recoins plus obscurs, l'ombre de Patrick Watson pointe le bout du nez ; d'autres échappées font penser à Arcade Fire ("Friends"), voire à Bloc Party - en très soft ("We Were Foxes") ; bref, à l'instar de la jaquette, ça fait beaucoup de couleurs pour un même tableau, et au milieu de tous ces reliefs, on perd un peu le fil ; faut-il en découdre ou s'y accrocher et se laisser balader ? Brouilleur de pistes ou artiste en manque d'identité ? Ma réponse : peu importe ; les écoutes successives estompent le questionnement et recentrent l'attention sur ce qui compte vraiment, à savoir la qualité de la musique et les sensations qu'elle procure, et sur ce point, il n'y a pas de doute, ce premier album annonce la naissance d'un artiste très talentueux qui fait de la vraie musique pleine d'instants uniques - chipés à personne, donc."Walk Slowly" - qui porte fort bien son nom - ouvre l'opus fébrilement ; Vincent tâtonne honorablement, mais ne brille pas ; puis, progressivement, l'univers de Botibol s'installe , je dirais à partir de cette voix de tête qui répond à la voix grave de l'entame de "Jo Cowboy". Une fois la pompe amorcée, on sent l'homme, gonflé à bloc, bien aise de nous balancer ses mélodies entêtantes souvent chaloupées, parfois mélancoliques. Son credo : l'entre folk et pop ; ses ingrédients préférés : des nuées de glockenspiel et des choeurs spectraux.
Certes, Botibol n'a pas réinventé la roue, mais il pédale si bien qu'on prend vite un réel plaisir à s'abandonner à sa course. En résumé : un premier essai réussi. À suivre ! (popnews)
La pochette de ce premier album intitulé "Born From a Shore" est une invitation à découvrir les grands espaces, ceux d’une musique folk. Derrière ce superbe artwork se cache Botibol et derrière ce nom d’artiste se dissimule Vincent Bestaven, un jeune bordelais issu du collectif Crâne Angels qui a choisi de prendre la route seul pour créer sa propre musique. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard s’il a choisi ce pseudonyme faisant référence à une nouvelle de Roald Dahl ayant pour sujet un homme qui découvre la joie de vivre en s’imaginant chef d’orchestre. Enfin rassurez-vous, Vincent était heureux parmi les Crâne Angels qu’il continue d’accompagner mais il avait aussi besoin de voler de ses propres et on ne le blâmera pas.
Coté musique, c’est bien plus que de la musique folk. Les compositions de Botibol ressemblent au chaînon manquant entre cette même musique folk et la musique pop, entre les sonorités acoustiques qui sentent le bois et des arrangements subtils. De la même manière que Sufjan Stevens, le bordelais sait parfaitement orchestrer ses refrains à base de chœurs et d’envolées lyriques (Walk Slowly, Friends). Comme ce dernier il aime les glockenspiels et sait apporter de la fantaisie à ses compositions comme ce Through the Mountains. Quant à sa voix, qui oscille avec aisance entre medium et aigue, elle rappelle un certain Jeff Buckley (A Small Light in the Dark, Oh Son). Deux références du songwriting que nous n’avons pas peur de citer dès ce premier album tant il est riche et prouve déjà les qualités de Botibol. (indiepoprock)
Depuis quelques semaines, Mowno vous relate quelques exploits du collectif Iceberg, notamment via la sortie de l’EP des Crane Angels. L’effervescence autour de cette formation bordelaise ne devrait pas faiblir puisqu’après deux maxis, le premier album de Botibol voit déjà le jour. Car le hasard n’existe pas: c’est un membre de la fameuse chorale pop - Vincent Bestaven - qui se cache derrière ce patronyme répondant au doux nom d’un héros de Roald Dalhl. Le cumul des mandats ne semble d’ailleurs pas gêner ce dernier, et c’est tant mieux car “Born From a Shore” est d’une classe inattendue, baigne dans l’émotion. Rares sont les albums aussi maitrisés. Si Botibol s’aventure sur des terrains déjà mainte fois parcourus, le compositeur bordelais livre une première mouture impeccable avec une nonchalance déconcertante. Chaque titre de ce “Born From a Shore” se laisse guider par une voix lumineuse, pour évoluer dans des paysages vallonés, regorgeant de chemins toujours plus sinueux. Long de douze morceaux, l’opus réussit le tour de force de ne jamais surenchérir, distillant avec parcimonie des mélodies désarmantes, sublimées par des arrangements inspirés. Les points culminants de ce disque trouvent également écho dans les compositions les plus vierges - ”3am”, ”Dancers” - et chaque nouvelle écoute dévoile son lot de surprises. Alors, “Born From a Shore” sait se faire dépouillé, et lorsque la pop symphonique y laisse place au folk, Botibol atteint de nouveau des sommets.Ce songwriting est d’une profondeur rare, et peut même se laisser aller à un périlleux exercice de style sur ”We Were Foxes”, titre ponctué d’un refrain français naïf à souhait, sans souffrir de ridicule. Après tout, la spontanéité affichée tout au long de cet album ne peut qu’entrainer l’auditeur dans l’exaltation. Plein d’emphase, ce disque joue avec nos tripes en alternant légereté et errance. Discrète mais cohérente, la batterie minimaliste des Crane Angels (jouée par Arch Woodman sur scène) contribue aussi à l’ampleur de certaines compositions de ce “Born From a Shore” étalant un génie incontestable le long de douze morceaux écrits avec minutie. Du coup, Botibol apporte au moins autant au folk que ce que François Virot et Boogers ont respectivement amené au rock l’année passée: une sincérité, une fraicheur et un talent exemplaire à tous les niveaux. Bientôt un ”must-have”. (mowno)