Piste 5. Neuf coups de caisse claire sonnent le début d’une épopée rock où Springsteen et sa bande tirent le coup d’envoi d’une course folle sur le Jersey shore. Rythmé par un riff de guitare devenu emblématique, entrecoupé de solos où le saxophone du Big man et la telecaster du Boss rivalisent de force brute et de dextérité, ce morceau livre en quatre minutes trente une matière dense, un conglomérat d’espoirs, d’ambitions, de promesses et d’horizons. Un hymne rock épique, condensé d’une nuit d’été où les filles se recoiffent devant les retros pendant que les garçons jouent les durs jusqu’à l’aube. Born to run, c’est une nuit qu’on ne voudrait jamais voir s’achever à boire de la Bud sur le capot d’une voiture, les airs de fêtes foraines portés par le vent le long de la promenade, c’est l’ivresse collective et la joie morne d’une fin de soirée passée à contempler le lever de soleil sur l’Atlantique, à se goinfrer de corndogs en refaisant le monde.