Il est temps de le dire. Après quelques mois passés à écouter les plus grands bluesmen de l'histoire moderne (en tout cas, ceux qui ont laissé des traces enregistrées), on peut en tirer quelques conclusions.
Les thématiques abordées sont toujours les mêmes : le sexe, les méchantes femmes (ou qui empêchent les hommes de faire bien ce qu'ils veulent), la vie qui est dure. Je ne vais pas m'amuser à comparer avec d'autres genres (ce n'est peut-être pas mieux), mais j'irai jusqu'à une certaine mysoginie. Albert King, sur ce point n'est pas forcément le pire, mais il n'y déroge pas non plus.
Pour sortir du lot des plus grands, il faut proposer une particularité musicale : soit une innovation, soit une virtuosité, soit un style. Idéalement tout ça en même temps. Bon, oui, Albert King a tout ça : gaucher joueur d'une guitare de droitier, il obtenait des sons qui lui étaient très propres, qui plus est plus orienté sensibilité (les bonnes notes au bon moment) que technicité et rapidité. On obtient ainsi quelque chose de plus suave que la moyenne des guitaristes de blues.
Pour ce qui me concerne, le son proposé par ce bon vieil Albert n'est pas celui que je préfère quand on parle de blues. On va, justement, vers quelques chose de trop suave, d'un peu mielleux. Je préfère quand c'est un peu plus rapeux, moins soul (et je trouve, pas la meilleure non plus). Ca ne sent pas assez la poussière, en résumé.