On ne les compte plus les "King" chez les musiciens, d'autant chez les bluesmen. BB King, Earl King, Freddie King pour les plus éminents.
Albert King ayant quant à lui plusieurs particularités dont celle d'être gaucher et, chose peu commune, ayant enregistré son premier album près de 15 piges après son tout premier single (sauf si l'on considère The Big Blues (1963) comme une compilation ou un album). Allez savoir pourquoi. En tout cas, Born Under a Bad Sign est devenu au fil des années une pièce de collection que tout amateur de blues électrifié se doit d'avoir dans sa discothèque. Le morceau-titre (composé par le célèbre Booker T. Jones et écrit par William Bell) a été repris au bas mot des centaines de fois (Jimi Hendrix, Cream, Paul Butterfield Blues Band en sont les exemples les plus connus).
Morceau d'ouverture qui met de suite l'auditeur dans le bain d'un album court mais sensuel, peu de points faibles. On se laisse porter par la voix de King, à la fois chaude et suave, à la fois puissante et posée. Tout un art.
Difficile après la chanson qui a fait sa renommée d'enchaîner sur le reste de la galette. Perso je vois deux autres grands moments ; "Crosscut Saw" et la très gracieuse avant-dernière piste "As the Years Go Passing By".
A noter la présence de Booker T. & The M.G.'s et Isaac Hayes (piano) sur cet album, ce qui renforce encore la valeur de celui-ci.
"Etre né sous une mauvaise étoile" est à ce jour un acte majeur du blues électrique. Demandez donc à Stevie Ray Vaughan qui avait Albert King comme référence. C'est dire.