Passé plusieurs titres, tu commences par te dire comment t'as pu passer à côté de ce premier album du duo de Cincinnati, voire du duo même après tout ce temps, tout en interrompant une activité qui t'occupait. Tu te mets ensuite à chercher le moindre article à son sujet dans tes numéros de New Noise empilés, la moindre critique d'un disque, ébouriffé que tu es après la première écoute. Et manque de bol s'il se peut qu'on en parle dans un numéro qu'il te manque ...
Le son est énorme, agressif, fluide, capté et travaillé par un certain John Hoffman. En plus d'un chant joli, Kate Wakefield fait ronronner, meugler, gronder mélodieusement son violoncelle électrique branché sur une pédale de distorsion pour des rendus sinistres. Daisy Caplan exécute des rythmiques sèches et claquantes tout en synchronicité millimétrée avec les mouvements de l'archet de sa camarade. Et ça donne des morceaux formidables, jouissifs, fantastiques, fous. Impossible de choisir lequel des titres est ton préféré car tout est bon, tout donne envie d'y revenir que ce soit lent comme "Stranger" ou rapide comme "Peaches", de "Control" à "Regrets".
Se coulissant à ta grande joie dans les conduits auditifs ouverts comme des fleurs, Bottom Of The Barrel est une première grande bouffée de Lung, telle une claque à dix doigts qui te fait bouger en te dessinant un large sourire carnassier sur ton visage.
https://lunglunglung.bandcamp.com/album/bottom-of-the-barrel