La musique qu'on écoute est quelque chose de très intimiste, et de ce fait il est souvent difficile de parler de ses disques préférés. Surement parce qu'à la critique technique et aux émotions s'ajoutent les souvenirs. Car 'Boxer' de The National est de ces disques qui ont une facheuse tendance à s'imprégner dans nos vies, à s'associer à des moments de vie qui deviendront des souvenirs.
Sérieux dans les mélodies et grave dans les paroles, The National l'est toujours autant sur ses albums. On commence très fort avec 'Fake Empire', une chanson entrainante qui sonne comme une critique un peu acide de nos vies: tout va bien dans un monde où nous tachons de nous mentir. Et ça enchaine très fort avec 'Mistaken For Strangers', chanson cruelle sur le changement, l'éloignement de ses amis. On retrouve l'énergie de cette chanson sur 'Apartment Story' ou 'Guest Room'.
Le reste de l'album est beaucoup plus en retenue, recourant aux cuivres ou au violon pour des chansons terriblement intimistes et chargées en émotion. Car il y a toujours chez The National une intensité dramatique assez terrible, qui ne va pas en s'amenuisant au fil des albums.
Et puis il y a le mélange de rythmique implacable et déstabilisante à la fois, le ton un peu désabusé ou mélancolique, la tristesse et une certaine énergie rock... si la filiation n'est pas évidente, on peut se dire que The National est une des facettes du post-punk des années 2000.