Boy Meets World par matic
Tout commence vraiment en 2006, Fashawn sort à seulement 17 ans sa mixtape « Grizzly City » et le feedback est telle que ça tombe dans les oreilles de Planet Asia qui l’emmène même avec lui en tournée. S’ensuit ensuite des rencontres logiques avec l’entourage de Planet Asia, Fashawn fait la connaissance de DJ Muggs, Evidence, Alchemist, Krondon, … Depuis on a pu l’entendre avec tous ces artistes sur divers projets et il a réussi à faire parler de lui à travers plusieurs mixtapes qui ont dépassé les frontière de la Californie pour en faire un des rookies les plus attendus. Pour son 1er album solo il décide de confier la production à un seul homme, Exile (du groupe Emanon) qui lui aussi jouit d’un bon buzz en cette année 2009, tout est réuni pour avoir un bon projet mais est-ce que ça sera vraiment le cas à l’arrivée? Et bien la réponse est oui et le résultat dépasse même ce que j’aurais pu imaginer puisqu’on a sans aucun doute un des albums de l’année, si ce n’est l’album de l’année.
Ce qui caractérise ce MC c’est ce don naturel pour rapper, il possède tous les atouts qu’il faut et les exploitent parfaitement que ce soit dans son flow ou l’écriture, encore mieux il fait preuve d’une maturité assez déconcertante pour son âge qui s’explique certainement par son parcours qui l’a poussé très tôt à se prendre en main avec un père incarcéré et une mère junkie qu’il quitte à 12 ans pour rejoindre un centre de mineur. Sur cet album Fashawn nous décrit le monde dans lequel il vit (« The Ecology »), il nous livre ses rêves, ses envies (« Stars »), ses questions (« Why ») et ses réflexions (« Father »). Avec « Hey Young World », on a droit à la vision d’un adolescent qui se prépare à rentrer dans la vie et sur « When She Calls » c’est une histoire de suicide qui nous est narré à la perfection par Fashawn. Les featuring ne sont pas inutiles et apportent eux aussi leur pierre à l’édifice comme Blu, Evidence et Mistah F.A.B. sur « Samsonite Man », « Our Way » et « Sunny CA », un casting qu’on ne peut qu’approuver. Si l’album est aussi réussi on le doit aussi à Exile qui illumine ce projet avec son style unique qui se mélange parfaitement aux textes de Fashawn, même si une certaine structure revient régulièrement dans ses prods, il a le don pour nous emmener dans des univers complètement différents avec des beats qui à chaque fois me rappel d’autres producteurs mais avec la vision d’Exile. La combinaison de ces 2 artistes donne une ambiance général vraiment exceptionnelle qui marquera à coup sûr les différents auditeurs qui auront eu la bonne idée d’écouter cet album qui se conclu par l’excellent morceau « Boy Meets World » qui met un point final à un projet qui ne se contente pas d’être un coup d’essai mais un coup de maître.
« It’s my story, it’s very honest, it’s very in depth. So whatever you thought you knew about me, listen to this and you’ll really get a good look at who I am. It’s going to be classic. » (Fashawn)
Le dernier rappeur qui m’avait mis une claque comme ça avec un premier album aussi complet sortie à seulement 20 ans il était originaire du Queens, et la pochette de Fashawn n’est pas sans rappeler celle de ce rappeur, « Hey Young World » me fait aussi penser à un certain morceau de ce MC si vous voyez ce que je veux dire…
CLASSIC.