Même si Supertramp avait déjà sorti de fabuleux albums et singles au fil des années 70 (Crime of the century en 1974, Even in the quietest moments en 1976), le groupe trouve ici l’équilibre parfait entre une pop clairement « beatlesienne » et rock progressif. Le fonctionnement du tandem central Rick Davies et Roger Hodgson ressemblait d’ailleurs à celui de McCartney-Lennon : chacun composait ses morceaux dans son coin puis les chantait sur l’album, l’autre se chargeant des chœurs. Seuls les 1er et dernier titres (Child of vision, aux réminiscences plus prog) ont été écrits ensemble, sinon, Davies et Hodgson ont composé 2 titres sur chaque face. Cet album est absolument fabuleux, regorge de tubes et reste jusqu’à aujourd’hui leur plus gros succès (et un des albums les plus vendus en France). Entre le début sur Gone Hollywood (encore assez prog) et The logical Song (quel solo d’Helliwell !), Goodbye Stranger (en hommage à leurs admiratrices qui les ont aidées à se sentir moins seuls en tournée), Breakfast in America, Take the long way home, Just another nervous wreck, Supertramp tient là l’album pratiquement parfait de bout en bout, toujours aussi bon plus de 40 ans après sa sortie. Les saxos de John Helliwell comme les guitares de Roger brillent de milles feus. Une merveille qui est aussi un point d’aboutissement : les tensions entre Hodgson et Davies en particulier vont aller en grandissant et après un dernier album dont le titre est évocateur en 1983 (Famous last worlds), Hodgson partira pour une carrière solo plus discrète. Les autres continueront sous le nom de Supertramp mais ça ne sera plus jamais pareil. Le groupe a enregistré le concert de Paris sur cette tournée en 1979 et comme le dit John Helliwell pour présenter le morceau : « Never as good as Breakfast in America ! ». Et il avait raison.