Ah la la, une jolie surprise que cet album à côté duquel j’étais passé à sa sortie en 2023. Il faut dire qu’il était paru dans l’indifférence (quasi) générale. Il vaut largement une séance de rattrapage et pour avoir vu Toto (ou ce qu’il en reste…) à l’été 2024, je peux vous dire que le Sieur Lukather touche encore merveilleusement sa gratte ! Il nous a même glissé le riff incendiaire de « Beat it » de Michael Jackson (eh oui, c’était lui !!!). Le bonhomme a participé à des centaines (des milliers ???) de sessions en plus de son travail avec Toto pour lequel il a composé des tubes inoxydables. Bon, faute de combattants, Toto semble bien être un collectif désormais dévolu uniquement aux concerts (David Paich a abandonné les tournées, Steve Porcaro a pris sa retraite…). Leur dernier album remonte à 2015 avec le « Toto XIV » et il est peu probable qu’il y en ait d’autres. A tel point que Lukather et Joseph Williams ont appelé leur dernière tournée « Dogz of Oz » plutôt que Toto, peut-être pour éviter les critiques (un peu légitimes) de Porcaro. Pour son 9e album en solo, Lukather nous offre franchement un bon album, punchy et qui envoie dès les 1ères notes. J’ai été tout de suite séduit par la pochette, étrange et prenante, une vraie réussite ! Les dessins dans le livret sont aussi fascinants, bravo. A lire le casting réuni par ce maître de la 6 cordes, on croirait un album de Toto !!! Joseph Williams est là au chant et à la production, David Paich ressort de sa retraite, Simon Philips et Lee Sklar, 2 légendes dans leur domaine, batterie et basse, qui ont longtemps fait partie…de Toto. Steve Maggiora appartient, lui, à la dernière incarnation de Toto, on est donc en famille !
Encore plus quand on sait que Lukather invite aussi son fils Trev à participer à l’aventure. Ici, on est dans un registre très rock, parfois hard dès « Far from over », plus que pop mais les mélodies sont souvent imparables comme dans « Not my kind of people » (irrésistible façon rock funky), la production est aux petits oignons (pas une surprise, il nous a habitués à ce standard). Quant à "Someone" elle possède une intro calme marquée par de superbes parties de batterie, avant une imparable montée en puissance, un refrain superbe et un solo court mais parfait. « All forevers must end » est ce qui se rapproche le plus d’un morceau de pur Toto. "Take My Love" est un blues lent nocturne, vraiment envoûtant avec ses chœurs gospel et « Burning Bridges » arrache bien dans le genre Texas blues. Dans l’ensemble un album de très haut niveau et s’il était sorti sous le nom de Toto, il aurait sans doute été un gros succès. Il est franchement plus passionnant que les derniers albums de Toto. Pourtant, il ne dure que 35 mn, c’est court mais ça permet de se le repasser illico presto ! S’il faut faire du remplissage comme on le voit trop souvent aujourd’hui avec des albums de 60/70 voire 80 mn, je préfère la qualité à la quantité. N’attendez aucune surprise ni prise de risque, Lukather fait ce qu’il maîtrise à la perfection et nous offre un CD gouleyant, mélodique et puissant qu’on prend plaisir à réécouter, des morceaux courts et efficaces, parfaitement écrits, joués et produits. Dis comme ça, ça semble évident mais est-ce si fréquent avec les albums actuels ??? Lukather et Williams repasseront en 2025 par la France sous le nom de Toto, sans doute avec des prestations (et des setlists) similaires à celles de 2024 mais le plaisir de les voir était grand (pour une dernière fois ?).