Elbow est à la musique ce que Wes Anderson est au cinéma
Elbow réussi à chaque fois à créer un album cohérent, tout en finesse et en puissance lyrique. Leur souci de se surpasser pour chaque premier morceau est renversant. The Birds ne fait pas exception à la règle. La voix de Guy Garvey si douce et profonde se marie magnifiquement avec ce rythme mécanique et le changement électronique est étonnament jubilatoire.
Sur le titre suivant, Lippy Kids, l'instrumentation laisse la première place au chant poignant qui devient plus lyrique et puissant. Il faut dire un mot de With Love. Ses choeurs et ses canons sont juste géniaux. Une remarquable composition du quintette qui prend aux tripes et qui vous tire le sourire. Neat Little Rows apporte un côté brut à un album vraiment très doux jusqu'à lors.
Les deux morceaux qui suivent sont deux morceaux de génie. Jesus is a Rochdale Girl est ni plus ni moins qu'un poème. Les larmes commencent à me troubler la vue... Une voix, un clavier et une reverb. C'est quasiment tout ce qui suffit à The Night Will Always Win pour me transporter loin...
La guitare fait son retour sur High Ideals sur une percussion presque tribale et converse avec les violons et les claviers avant l'entrée de Guy Garvey. The River aurait très bien sa place sur la BO d'un film contemplatif aux plans sobres soignés dans les moindres détails.
Arrive alors le désormais classique Open Arms, taillé pour les foules, qui s'il était de Coldplay serait décrié et par moi le premier. Ouais mais voilà, Guy Garvey a une putain de voix -oui je me répète je sais- et les goûts sont tout sauf logiques et impartiaux.
Et la c'est le drame avec The Birds (reprise) -c'est le titre- un morceau bizarre que je n'arrive toujours pas à me farcir après tout ce temps.
Dear Friends clôture Build a Rocket Boys avec poésie et légèreté, comme si on en avait pas eu assez.
Chez Elbow, tout est dans la voix de Guy Garvey et les arrangements brillants. Tous ces arpèges discrètement exécutés sans lesquels les morceaux perdraient en aura, ces cordes qui transportent l'auditeur, les claviers qui soutiennent la mélodie sans l'étouffer.
La sincérité et l'élégance british d'Elbow est encore inconnue chez nous et c'est dommage!