Burnt Offerings
7.6
Burnt Offerings

Album de Iced Earth (1995)

Burnt Offerings possède deux pochettes. Une avec un diable numérisé un peu nulle, enfantine, l’autre arborant l’illustration du Lucifer du monumental Gustave Doré. J’ai commandé l’album en ligne, à l’époque. J’ai bien fait attention de choisir la pochette de Gustave Doré, mais c’est celle avec le diablotin espiègle qui m’est parvenue. Tristesse.

Outre la pochette, l’album offre une ambiance sombre et noble à la fois, avec des éléments de thrash metal et de power metal oscillant entre beauté cristalline et puissance brute, une carapace lourde et massive s’ouvrant pour nous gratifier de sa technicité plus raffinnée, sel d’Iced Earth, en somme. Les tappings furieux et les riffs virevoltants donnent une intensité et une énergie incroyables à la musique, on s’en rend compte dès le premier morceau, où le calme et la tempête se livrent un duel, à l’instar de la voix démoniaque de Jon Schaffer qui répond à la voix claire et magnifiquement suppliante de Matthew Barlow.

Dante's Inferno" est en effet considéré comme un chef-d'œuvre absolu de l'album, avec ses plus de 16 minutes de durée. Le passage à 11 minutes et 9 secondes est particulièrement impressionnant, mettant en valeur les compétences techniques des musiciens tout en créant une atmosphère intense et captivante. C'est une expérience musicale inoubliable qui peut laisser les auditeurs pantois.

Les compositions de l'album sont homogènes dans la qualité, possédant des structures complexes et des arrangements soignés. Les morceaux, bien que souvent longs, captivent l'auditeur grâce à des changements de rythmes subtils et des variations dynamiques. Les transitions entre les passages calmes et mélodiques et les passages plus agressifs sont fluides, créant un contraste saisissant et renforçant l'effet émotionnel de la musique. Diary est la seule ombre au tableau, un peu trop molle comparée à ses sœurs, toutes habités par la furie de Schaffer.

Mais quand je parle des morceaux, je parle des six premiers. Je sépare ce satellite du colossal Dante's Inferno (et son intro), le morceau phare de l'album, un véritable chef-d'œuvre absolu. Avec ses plus de 16 minutes de durée, il offre une odyssée musicale épique et captivante. Les paroles, inspirées de l’Enfer de Dante, créent une atmosphère sombre et mystérieuse, tandis que la composition musicale accompagne parfaitement le récit. Ce morceau est de l’or brute, un diamant, un ineffable voyage vers les Cerces de l’Enfer. Tout y est parfait, magistral, grandiose. On oscille encore entre le calme et la fureur, tout au long de cette épopée dantesque.

Le passage à 11 minutes et 7 secondes est inhumain. Jamais une trentaine de secondes ne m’ont autant fait me sentir en Enfer, autant transporté dans un monde sinitre et envoûtant. Ces chœurs, ce duel de guitares, cette flamboyante noirceur, elle saisit toute mon âme et la dévore pour l’éternité avec ses trois mâchoires. Les mots ne peuvent plus traduire ce que je ressens en écoutant cette chanson, et le transport qui me saisit durant ce passage.

Burnt Offerings est un album qui allie habilement un son puissant et sombre à des éléments mélodiques et techniques, Iced Earth y ébavure le piquet de son drapeau. Dante's Inferno vaut l’écoute à elle toute seule. Même après plus de quinze ans à l’écouter, je ressors toujours pantois de ces seize minutes de grandeur. Aux dernières secondes, lorsque le motif de piano fait écho aux premières secondes de l’album, je ne peux m’empêcher d’être estomaqué, ébahi, ahuri par la qualité de cette composition. Incroyable.

Ubuesque_jarapaf
9

Créée

le 17 juil. 2023

Critique lue 8 fois

Critique lue 8 fois

D'autres avis sur Burnt Offerings

Burnt Offerings
Ubuesque_jarapaf
9

La planète reine et ses satellites

Burnt Offerings possède deux pochettes. Une avec un diable numérisé un peu nulle, enfantine, l’autre arborant l’illustration du Lucifer du monumental Gustave Doré. J’ai commandé l’album en ligne, à...

le 17 juil. 2023

Du même critique

Leftoverture
Ubuesque_jarapaf
9

Pain de grande qualité

Tout le monde connaît Carry on Wayward Son, c’est un morceau mythique qui donne forcément envie de découvrir ce que Kansas sait faire d’autre. C’est dans cette optique que j’ai écouté Leftoverture,...

le 22 sept. 2023

4 j'aime

Kleo
Ubuesque_jarapaf
1

Belmondo, Seagal, Norris et Bruce Lee ne font pas le poids.

J’aurais pu mentionner Popeye aussi, mais celui-ci ne devient invincible qu’une fois après avoir ingurgité des épinards, faiblesse qui l'exclut donc de la perfection. Bugs Bunny, j’y ai pensé aussi,...

le 21 oct. 2022

4 j'aime

5