Après une seule écoute, ça sonne creux. Aucune audace n'en ressort, on se contente d'une pop indé qui tape dans la semoule sans plus de conviction, avec de jolis effets au synthé pour donner un semblant de pureté cristalline. Ca me rappelle Beach House mais avec un sens de la mélodie moins élaboré, et se rapprochant davantage des stéréotypes du genre.
Ils semblent brasser ce qui marche en matière de pop pseudo-contemplative (parfois niaise, écoutez "Hounds" et les échos grossiers du rythme), avec le plus souvent un chant sur une note en fond, comme un chœur, qui insiste lourdement sur l'aspect envoûtant de la musique ("Corsicana"). Vous savez, le "ouuuuuuh" aigu, mystique, qui cherche à percevoir l'auditeur de leur profonde sensibilité. De quoi contenter éventuellement les fans de Sigur Ros.
On dirait qu'ils veulent nous amener aux larmes mais le tout manque réellement de tripes à mon sens. La pochette de l'album suit la même idée ; "on fait de la musique fragile, pure, belle" en gros.
Quelques passages plus dynamiques/rock viennent rajouter de la couleur et du relief au tout ("Every Night My Teeth Are Falling Out" et "Parentheses") mais globalement ça ne prend pas, il y a une sorte d'apparente beauté dans ces compositions planantes qui ne laisse rien entrevoir de transcendant au-delà.
Au final, malgré quelques idées sympathiques, une trop forte impression de prétention en ressort quand ce genre de musique devrait évoquer innocence et sincérité. The Antlers semblent avant tout profiter d'une mode, et de la formule "pop embrumée" qui fait effet auprès d'une certaine classe de hipsters. Je passe mon chemin.