Dans ce deuxième album, Gwendoline revient avec 10 nouvelles chansons,. La recette est toujours la même: mélange de chant et de spoken word, sonorités cold-wave et ambiance no futur. Quand j'ai dit ça, j'ai rien dit.
Gwendoline c'est surtout une lecture terriblement acérée du monde de 2024 et de ses traumas. C'est à moi ça parle d'une grande dépression générationnelle - mais comment pourrait-il en être autrement vu la vacuité de l'existence - et dresse le portrait d'une génération ou chacun compense comme il peut. Pour certains c'est la fête, version 8°6 et Suze plutôt que coke. Pour d'autres la folie consumériste, ou la perspective des vacances au camping.
Gwendoline partage aussi sa lecture éminemment politique d'un monde où les dés sont pipés. Parce que la startup nation ne fait que reproduire une société d'héritiers, parce que la finance personnelle n'est qu'un mythe, parce que le french dream n'est qu'un rêve. Le tout sans tomber dans la facilité de faire du pathos de gauche du rock français. Ca fait du bien et la critique n'en est que plus mordante. Il y a aussi beaucoup de plaisir à entendre un groupe qui a émergé en dehors des sentiers tracés de la branchitude. Provinciaux, capables de penser et de raconter une vie hors de Paris, version mariés 2 enfants.
Gwendoline confirme sa capacité à piocher dans tous les thèmes et à enchaîner de la punchline. La supériorité par rapport à la concurrence est évidente. On aurait pu s'arrêter à la blague potache, mais on sent que le groupe a travaillé (désolé pour l'image de loosers) et nous offre avec "C'est à moi ça" un grand album.