La première fois que je suis allé à Brest, c'était à la mi-mars, il y a plusieurs années. C'était pour découvrir la ville sur quelques jours, la ville que chante Christophe Miossec dans son bel album, 1964.
Descendu du train, en prenant la direction d'un hôtel situé dans la rue d'Aiguillon, la première impression sur la ville fut plutôt visuellement déprimante, un soir de fin d'hiver par un temps pluvieux à la nuit tombée. Cette première impression fut effacée le lendemain pendant une soirée de la Saint-Patrick dans un pub du Port de Commerce avec une certaine chaleur humaine à discuter avec d'autres personnes. C'est un souvenir que je pourrais rapprocher avec "Rock 2000" et son clip mêlant une mélancolie et une joie de se rassembler dans une chaleur festive, morceau issu du nouvel album de Gwendoline, C'est À Moi Ça.
Déménagé de Rennes à Brest, le duo adepte des bars est revenu avec de nouveaux morceaux mi-chantés et mi-parlés qui se démarquent peu, par l'ambiance, de ceux d'Après C'est Gobelet, quoiqu'une mince nuance se fait ressentir par moment. Peut-être par une ambiance plus raidie, plus dure. Comme "Clubs", sur un même sujet que "Chèques Vacances" mais dans un autre angle de vue social. Comme "Conspire", constat glaçant de notre monde sur un ton tristement ironique et cathartique pour le duo croqueur. Ou encore "Pinata" qui évoque une soirée devenue pourrie selon des personnes que l'on fréquente le temps d'un soir. Peut-être aussi par une ambiance autre avec un saupoudrage xylophonique dans "Héros National" voire celtique avec sa sonorité de harpe dans "Clubs".
C'est À Moi Ça paraît être en-dessous de l'album précédent, plus monocorde, mais après, le temps ou les humeurs changeantes orientant les préférences pourraient faire perpétuellement jouer la balance du cœur.