I'm coming along
1973 est sans aucun doute une année iconique pour le rock, avec la sortie du cultissime et célebrissime The Dark Side of the Moon de Pink Floyd (mon groupe préféré), Houses of the Holy de Led...
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le 23 janv. 2025
1973 est sans aucun doute une année iconique pour le rock, avec la sortie du cultissime et célebrissime The Dark Side of the Moon de Pink Floyd (mon groupe préféré), Houses of the Holy de Led Zeppelin, Selling England by the Pound de Genesis, (Pronounced 'Lĕh-'nérd 'Skin-'nérd) de Lynyrd Skynyrd, Quadrophenia des Who, Aladdin Sane de David Bowie, Lark's Tongues in Aspic de King Crimson, bref, j'en passe, 1973 est une année glorieuse. Puis à côté de tous ces géants, il y a la comique et sublime pochette du timide mais solide début de Camel, ce groupe de rock progressif anglais que j'ai découvert il y a peu, mais dont je suis immédiatement tombé amoureux.
Constitué de quatre membres, le génialissime guitariste Andrew "Andy" Latimer, le virtuose clavieriste Peter Bardens (ex-membre des Them), le réservé mais sympathique bassiste Doug Ferguson (sur lequel nous savons hélas peu) et l'énergique (et très alcoolique) batteur Andy Ward, je me calmerais un peu avant de donner l'étiquette "rock progressif" au premier album de ce bien gentil chameau. Vous comprendrez bien pourquoi.
L'album commence par Slow Yourself Down, titre composé par les deux Andy, avec un riff typique du Canterbury Sound d'où Camel provient, en compagnie de Caravan, autre groupe de rock progressif particulièrement proche de notre chameau. Ce riff doux et dansant, avec la voix grave et apaisante de Latimer, ne laisse pourtant pas présager l'exceptionnelle et incroyable outro, remplie de soli de guitare absolument phénoménaux et agressifs de la part du guitariste, d'un rythme soutenu, lui aussi mordant, par Bardens, ponctuant savamment avec son orgue très Door-esque, et par la batterie rapide et haletante de Ward. Il n'y a pas à dire, Slow Yourself Down ouvre l'album sur les chapeaux de roues, et donne le ton à la plupart des morceaux suivants: un rock limite hard, tinté ci et là de quelques éléments progressifs encore assez subtils. Après, c'est le retour au calme avec Mystic Queen, une autre excellente composition, signée Bardens, qui m'a plu avec son rythme lent et adoucissant, appuyé davantage par l'agréable voix de Ferguson et l'amène mélodie principale; bref, un vrai régal, apaisant pour les oreilles, qui montre déjà la voie aux compositions plus calmes pour lesquelles le groupe sera ensuite connu. Vient ensuite le seul point faible de l'album, l'instrumental Six-Ate, qui, bien que possédant un riff très sympa, ne mérite pas trop à mon sens de s'étaler sur six minutes (tiens!). Néanmoins, il réussit à montrer l'harmonie potentielle procurée par les talents combinés de Latimer et Bardens, qui sont décidément vraiment complémentaires. La première face se termine par un morceau retrouvant l'agressivité de Slow Yourself Down, Separation. Là encore, on a droit à un riff limite hard rock et un jeu de batterie intense et complètement déchaîné qui casse vraiment la baraque. Un autre excellent morceau qui démontre les capacités du guitariste Latimer, derechef bien accompagné aux claviers par Bardens (ce dernier aura l'occasion d'exhiber davantage ses talents d'organiste dans d'autres albums, dont le mythique successeur Mirage!). Pour commencer la Face B, on a sans doute l'un des plus célèbres titres du groupe, le léger et très joyeux Never Let Go, pourvu d'un optimisme simple mais tellement touchant. Allez, franchement, l'espoir que procure le refrain "Man is born with the will to survive, he won't take no for an answer" est indescriptible, surtout avec ce riff de guitare solennel en guise d'introduction et l'orgue ponctuant de Bardens, qui nous offre aussi un beau passage instrumental où il fait un usage parfaitement harmonieux de son Mellotron. Excellente chanson, donc, rien du tout à jeter. Et ça continuera comme ça jusqu'à la fin. La piste suivante, la jazzy et calme Curiosity, est une pépite montrant la profondeur du touché de Latimer, qui délivre un jeu lent mais précis et ô combien émotionnellement évocateur. L'haletant refrain, défini par la voix toujours aussi apaisante de Ferguson ne fait qu'augmenter le plaisir. Le disque se termine par un deuxième instrumental, le déchirant Arubaluba qui nous offre six minutes de batterie intense et de jeux de guitares complètement furieux, jouant un riff déchaîné, agressif et aigu bel et bien hard. Un autre titre étonnant qui conclut l'album de la meilleure des façons.
1. Never Let Go (10/10)
2. Mystic Queen (9,5/10)
3. Six-Ate (8/10)
4. Separation (9/10)
5. Never Let Go (10/10)
6. Curiosity (10/10)
7. Arubaluba (10/10)
(Le titre en gras indique ma chanson préférée du disque)
Quant à la pochette, je la trouve excellente, contrairement à certains qui ont osé l'ajouter à la liste des pires couvertures d'albums. Les couleurs sont super bien choisies, et ce chameau pleurant sortant d'un tunnel sur un train super argenté est trop mignon!
Jusqu'à présent, je n'ai encore écouté que les cinq premiers disques de Camel (celui-ci, Mirage, The Snow Goose, Moonmadness et Rain Dances), donc je ne peux pas encore me qualifier comme étant un fan, mais je peux en tout cas, en toute franchise, attribuer une note de 9/10 à Camel. J'ai apprécié l'énergie vibrante qui s'en dégageait, sans compter tous ces magnifiques soli de la part de Latimer qui confèrent à ce disque un certain intérêt. Aussi, confesse-je par la même occasion que j'ai aussi aimé la modération dont fait preuve Bardens en ce qui concerne les claviers (car honnêtement, sur certains passages dans Moonmadness et Rain Dances, leur usage se fait un peu excessif). Somme toute, le début de notre sympathique chameau est remarquablement solide et bien constitué, ce qui ne fait qu'annoncer l'apogée que représentera l'incroyable Mirage, sorti l'année suivante.
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le 23 janv. 2025
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