WE YELL LIKE HELL TO THE HEAVENS
Si je m'écoutais j'écrirais cette critique entièrement en majuscules. Bon évidemment ce serait insupportable à lire, mais ça rendrait bien justice à cet album résolument feel-good, et tout ce qu'il insuffle.
Les Japandroids sont un duo originaire de Vancouver dont la formule, basique, peut se résumer comme suit : son de guitare saturé qui dégouline de partout, batterie peu subtile et parfois foutraque, et choeurs ultra-enthousiastes qui se contentent de chanter des "oooooh" à toutes les sauces 15 fois par chanson.
Ce qui vaut le détour chez ces canadiens ? C'est la pêche, la patate, l'énergie positive folle dégagée par les deux gus qui mettent tant de coeur à l'ouvrage qu'ils semblent constamment être en train de repousser leurs limites. Toujours plus haut, toujours plus fort ! Telle pourrait être leur devise. Donc forcément, ça déménage.
Cette sorte d'énorme communion rock, joyeuse devant l'éternel, frôle l'indigeste tant ils en font des caisses. A ce titre, comme l'ont fait remarqué d'autres critiques, le nom de l'album est très bien choisi et l'idée de fêter le rock dans sa forme primaire (sans touche bluesy, juste de la guitare qui crache et des rythmiques qui font sauter partout) est omniprésente. "The House that Heaven Built" en est l'exemple le plus jouissif.
Heureusement l'album ne dure que 35 minutes, ce qui rend l'expérience juste assez intense, sans trop gaver l'auditeur - parce que le tout est quand même sacrément répétitif.
Notons au passage qu'ils se payent le luxe de reprendre "For the Love of Ivy" de The Gun Club dans une version très personnelle, plus cradingue mais tout aussi intense que l'originale. Chapeau bas.
Une telle générosité en musique est trop rare pour ne pas être soulignée. C'est ce qui est bon chez Japandroids : un rock sans prétention, vif et direct, épuré de tout artifice.