On prend les mêmes et on recommence!
Pour ceux qui connaissent le groupe de Vancouver et n'ont pas aimé l'applaudi Post-Nothing sorti en 2009, passez votre chemin. 35 minutes, 8 chansons, Celebration Rock est le sosie musical de son ainé. Ils poussent même le vice à sortir une pochette quasi identique (ils se sont assis et changé de vêtements en gros). Sur ce deuxième album nous sommes donc en terrain connu, Brian King chante avec ferveur et gratte sa guitare comme un beau diable tandis que David Prowse... Et bien il tape sur sa batterie. Ah ! Et il crie aussi.
Celebration Rock est un titre particulièrement bien trouvé par le groupe. Pour mieux comprendre, il faut remonter trois ans en arrière. A l'époque, David et Brian en ont un peu marre de se casser le cul. Ils traversent le pays pour des clopinettes et jouent devant un public qui s'en tamponne le coquillard. Écœurés par la vie d'artiste, les deux gaillards décident de faire leurs adieux avec Post-Nothing. Le problème, c'est que ce premier et ultime album va connaitre un succès critique conséquent. La tournée qui aurait du se résumer à quelques dates va finir par se transformer en un tour du monde. Du coup, ce premier et ultime album n'a pas annoncé une conclusion mais bien le début d'une aventure. Grisés par la réussite, ce deuxième disque est donc avant tout, une lettre d'amour, une fête, une ode à ce qui les fait vibrer : le rock.
Pour les adorateurs du groupe, Celebration Rock est du pain béni, d'autant plus que les titres n'ont pas à rougir de la comparaison avec leurs précédentes chansons. La seule tendance qui se dégage, c'est la volonté de composer des hymnes rock, les cœurs sont souvent de légion, nous donnant alors qu'une envie, celle de les retrouver pour participer à cette fête aux allures d'hommage qui revisite tout un panel de la musique des années 90.
Seuls ombres au tableau, on pourra leur reprocher le manque d'innovations surtout après 3 ans d'absence mais surtout, l'écoute du disque donne parfois l'impression de tourner en rond. A tout faire pèter pendant 30 minutes, on croit parfois entendre la même chanson et on finit par comprendre assez vite la recette du duo. Surtout, Japandroids est victime de son talent car on compte sur Celebration Rock trois grandes chansons qui font que le reste parait bien fade.
Il y a bien sûr Younger Us, sorti il y a déjà plus d'un an. Ensuite, il y a leur reprise du Gun Club, For The Love Of Ivy. L'original était déjà grandiose, on la range sans problème à côté de Debaser des Pixies pour la folie et la rage qui parcourt la chanson. Sauf que, Japandroids vient rajouter son nom à la liste des artistes signant une reprise meilleure que l'original. La folie et la rage y sont justement décuplées. Enfin, il y a The House That Heaven Built. Que dire à part qu'elle fait partie de ces chansons où vous ne savez pas si vous devez pleurer ou avoir un sourire à vous crisper la mâchoire. Malgré toute la violence de cette chanson, un sentiment de détresse et de joie se mélange. On est porté par ce titre qui nous pousse à hurler les « oh oh oh oh » fédérateurs de Japandroids.
Celebration Rock est donc une belle réussite pour le duo canadien qui a rempli son objectif, celle de faire ressembler leur disque à une gigantesque fête. Avec ce genre de disque il n'y a qu'une seule chose à faire : l'écouter très fort.
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