Cette critique a été éditée le 8/4/2015 après avoir vu/écouté le concert diffusé par Arte, basé en partie sur cet album.
Tout d'abord merci Isaak pour le lien que tu as posté : https://www.youtube.com/watch?v=ZS1JdH5wnV0
Approche intéressante que de considérer la musique de chambre comme de la pop et de la réinterpréter en intégrant les canons esthétiques modernes, cette musique que j'affectionne et qui a bercé le XIXième siècle avec des œuvres indubitablement majeures.
Le souci à mes oreilles c'est que le grand amateur de Schubert que je suis ne retrouve ni le grain de la musique classique, ni la couleur pétillante de la pop.
Un exemple illustre particulièrement mon ressenti : Odessa est joué doucement mais au final sans délicatesse ni âme. Je retiendrai en revanche Advantage Points et Freudian Slippers, le tout pêche par un manque d'homogénéité. D'ailleurs, quand on écoute le concert on se rend compte à quel point l'interprétation est primordiale. L'attaque des notes est plus volontaire, plus portée sur le côté pop, on y retrouve le Chilly Gonzales percussionniste jouant et tapant à la fois les notes sur son clavier pour y donner une rythmique bien plus savoureuse, les musiciens y mettant leurs tripes et cela fait croyez moi une sacrée différence entre une partition jouée mollement et une interprétation incarnée, concernée par son sujet. Que de regrets sachant ce que cet album aurait pu contenir.... et voyant qu'en Live cela fonctionne.
Ce concert d'ailleurs nous permet une fois de plus de voir à quel point ce génie musical maîtrise son sujet tout en faisant le show engoncé dans sa robe de chambre qui sied si bien avec la musique du même nom.
J'aurais également une dernière remarque concernant les titres sur lesquels il appose sa voix et cela dépasse le cadre de cet album : que ce soit r&b/rap/pop c'est tout simplement insupportable, on a beau avoir du talent ce n'est pas pour autant que l'on est un chanteur accompli ni même doté d'une voix que l'on désire entendre chanter.
Au final donc, le concert vaut bien un 8, l'album mérite amplement son 6 ennuyeux.