While My Guitar Gently Weeps
Il y'a de ces artistes dont on pense la carrière en état de mort clinique, autant de manière commerciale qu'en terme d'inspiration.
Puis parfois, par un assez curieux hasard on tombe nez à nez avec une de ses pochettes séduisantes : Un subtil noir et blanc feutré, une petite mise en abîme, Paul usant de sa guitare en solitaire. Vient alors ce petit pincement au cœur généré à travers ce cliché intimiste et nostalgique. On finit par se renseigner en lisant les critiques, en feuilletant son bon vieux Rock'n Folk et on se rend compte que ça à l'air de sentir bon cette histoire.
Même si j'avais pour être honnête lâché Paul McCartney depuis longtemps, j'ai toujours ressenti une certaine tendresse envers le personnage. J'aime son côté adulte dont l'esprit semble avoir conservé sa verve enfantine. Son art exprime une forme de créativité innocente, loufoque dont se dévoile une énergie à la fraîcheur singulière.
Chaos and Creation in the Backyard est une sorte d'ode à la nostalgie qui vous demandera de savoir lui accorder le temps de s'en imprégner pour en savourer les subtilités.
S'en découle alors ce long flot de tristesse noyée par la solitude à l'image de sa pochette. Un long voyage vous attends guidé par la délicieuse guitare acoustique qui résonne sereinement sous les envolées mélodiques de l'ex Beatles. La douceur des arrangements dans la plus pur tradition Pop Anglaise appuient l'ensemble comme du velours.
En fait tout coule tranquillement dans cet album, rien ne semble forcé. On a l'impression que chaque sonorité à du sens avec le propos, l’équilibre des compositions, l'émotion qu'elle souhaite véhiculer.
S'en créé ainsi une mélancolie générale qui vous prends au tripes, et qui parfois sait me faire lâcher ma larmichette. C'est cette sensation dur à translater verbalement mais que j'exprimerai par le biais de la métaphore : Une impression d'ouvrir un journal intime avec l'écriture féminine la plus maniérée qu'il soit et dont le verbe n'est que tendresse de jeunesse. Une fois refermé il vous reste en tête ses images, ce lyrisme qui s'en déploie s’imprégnant dans votre quotidien.
Quand un album dépasse son format et occupe une place dans votre vie, je ne sais pas vous mais moi j’appelle ça une grande oeuvre. J'espère vous avoir transmis mon ressenti de façon intact, c'est toujours un peu difficile quand on aime excessivement. C'est comme quand à l’adolescence tu essai d'écrire à propos de cette fille dont tu es tombé follement amoureux, ça a la même maladresse mais peut-être un côté touchant...