"...dark is not the opposite of light... it's the absence of light..."
Après une tornade de samples ("Paul's boutique"), Ad Rock, MCA et Mike D reprennent leurs instruments et marquent une volonté de mélanger les styles au maximum. On conserve une base hip-hop, pluie de scratchs (Jimmy James), instru obscure digne du Wu-tang (Pass the mic) et beat bien lourd (So what'cha want). On calme le rock (Gratitude, Time for livin') avec des instants lounge, sas de décompression (Something's got to give, Namasté) mais on manque encore parfois d'assurance et de consistance (Funky boss, Lighten up).
Soit, les beastie boys restent fidèles à eux mêmes, osent des choses, se promenant sur les chemins de l'expérimentation et prouvent que l'échec commercial de l'excellent "Paul's boutique" ne les a pas balayé. En ce début des années 90, ils ont résisté, n'ont jamais douté et sont toujours bien là, prêts à se relever. La création du label Grand Royal est là pour le prouver et Capitol leur fait toujours confiance. Il est déjà bien loin le temps du démentiel "Lincensed to ill" où personne ou presque ne les prenaient au sérieux, les considérant comme un buzz commercial destiné à l'oubli. Ils avaient bien caché leur jeu ces petits branleurs juifs. Désormais débarrassés de Def Jam, ils cassent cette image sulfureuse de gamins de merde et évite de devenir des caricatures tout en gardant un style déjanté. Ils se dirigent vers un équilibre. Potaches, les 3 new-yorkais n'en sont pas moins de vrais musiciens et sont là pour durer le plus longtemps possible. En 92, ils auront tenté l'aventure de la fusion rap-rock, des débuts hésitants à approfondir qui posent les jalons d'un chef d'oeuvre : "Ill Communication".
La perle : "Something's got to give"
La déception : "Funky boss"