Compilation de deux disques compacts du groupe punk français, le violent Métal Urbain. Revient ce souvenir d'un passage télévisé de ce groupe - alors plus adulé hors de France à son époque que dans son propre pays - dans un après midi des années 1970, dans une émission présentée par Danielle Gilbert aux heures de grande écoute si le souvenir est exact : le contraste culturel, imaginez, en réalisant des années plus tard ce qui s'était passé à l'antenne.
Sans Métal Urbain, comme il est souvent dit, il n'y aurait sûrement pas eu les Béruriers Noirs. Mais peut-être que sans Suicide (apparenté musicalement aux sons électroniques et industriels) et les Stooges, il n’y aurait probablement pas de Métal Urbain. Henry Rollins, Steve Albini et Jello Biafra ont dit leur estimation qu’ils portent à ces punks parisiens.
Rien que le premier disque, c'est une trentaine de titres qui vous tronçonnent la gueule avec des guitares très agressives (le solo dans "Panik" vous transperce le crâne sans concession) accompagnées par une boîte à rythme qui postillonne des sons synthétiques et d'un chant de Clode Panik grave rugissant à la face de la société.
"50-50" est encore édifiant aujourd'hui, ne serait-ce que par ces paroles-là : "Deuxième tour de passe passe/La mafia au pouvoir/Les mecs obéissent/Ils aiment se faire avoir/...". "Paris Maquis" pousse à la révolte, "Lady Coca-Cola" est toujours une torture sonore flottante, "Crève Salope" avec Éric Débris au chant, après le départ de Clode Panik en 1978, est un déversement acide d'injures.
Tout le premier disque est quasiment incontournable. Le second disque est surtout composé de démos des titres connus et d'autres plus inédits, contenu peut-être pas nécessairement indispensable mais qui pourrait tout de même intéresser une bonne poignée de fans.
Il ne serait pas inutile cependant de conseiller, pour d'éventuels cas plus fragiles, de se protéger les oreilles avec une cotte de mailles avant de faire avaler à la chaîne hi-fi ce Chef D'œuvre anthologique.